Comment les États-Unis veulent atteindre la Chine en protégeant les enfants de RDC

La Chambre des représentants des États-Unis pourrait interdire l’importation de certains produits congolais, pour cause de travail des enfants. Une mesure qui cible l’intervention de la Chine dans le secteur minier.

© Damien Glez

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Publié le 5 juillet 2023 Lecture : 2 minutes.

Ce n’est pas nouveau : l’Afrique sert souvent de terrain de bras de fer aux grandes puissances planétaires. Dans un nouveau round de confrontation, les États-Unis et la Chine entendent régler (un de) leurs différends sur le terrain de la RDC. L’élu républicain américain Chris Smith affirme que l’empire du Milieu a recours, dans ce pays d’Afrique centrale, au travail forcé et à l’exploitation des enfants. Des accusations validées, depuis de nombreuses années, par Amnesty International.

Il est vrai que la Chine contrôle la majorité des mines de cobalt de RDC, ressource essentielle, en particulier pour les batteries lithium-ion. Elle détient notamment une participation de 68 % dans l’entreprise de cuivre et de cobalt Sicomines, aux côtés de la société minière publique congolaise Gécamines. La RDC est le premier producteur mondial de cobalt, mais aussi le premier producteur africain de cuivre. Elle pourrait connaître également un boom au niveau du lithium.

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Sanctions individuelles

Introduit à la Chambre des représentants des États-Unis, le 30 juin dernier, un projet de loi envisage d’interdire l’importation de produits contenant des minéraux essentiels au secteur des batteries des véhicules électriques mais dont l’extraction serait, en partie, réaliser par des enfants congolais. Smith souhaite également que le chef de l’État américain impose des sanctions individuelles aux acteurs étrangers qui exploitent les enfants au Congo.

Du côté de Washington, ce cheval de bataille ne date pas d’hier. En 2019, une plainte avait été déposée aux États-Unis contre cinq des plus grandes entreprises technologiques, pour travail forcé de jeunes africains. Début 2022, le pays s’était engagé à soutenir la lutte contre le travail des enfants dans les mines artisanales, notamment après une visite officielle du conseiller adjoint à la sécurité nationale des USA, Daleep Singh, à Kinshasa….

Le récent appel au boycott intervient dans une ambiance tendue entre les deux puissances. Dernièrement, les États-Unis avaient imposé des restrictions à l’accès de la Chine aux puces électroniques de pointe ; le gouvernement américain affirmait avoir abattu un ballon de surveillance chinois et le président américain Joe Biden avait qualifié son homologue chinois de « dictateur ». Par ailleurs, dans les deux gouvernements, des dents grincent quant au statut de Taïwan…

Reste à savoir si le nouveau projet de loi américain sera concrétisé et si les Congolais en tireront profit. Le travail des enfants serait-il réellement concerné par la mesure ? Et comment l’économie congolaise digérerait-elle la mesure ?

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