Face au jihadisme, l’UE s’éloigne du Mali et mise sur le Niger

Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a annoncé à Niamey le renforcement de l’appui militaire européen à hauteur d’une « centaine de millions d’euros », tout en rappelant la fonction stratégique qu’occupe le pays dans cette région « vulnérable et très instable ».

Josep Borrell, le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, le 27 juin 2023 à Bruxelles. © Dursun Aydemir / Anadolu Agency via AFP

Publié le 6 juillet 2023 Lecture : 2 minutes.

L’Union européenne renforcera son appui militaire au Niger pour combattre les groupes jihadistes, notamment dans les zones proches du Mali et du Burkina Faso, a annoncé mercredi 5 juillet le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Le Niger « sera le premier pays africain » à bénéficier d’une aide européenne afin de doter ses forces en “équipements à caractère létal”, principalement des “munitions sophistiquées pour hélicoptères de combat”, a déclaré Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, lors d’une conférence de presse à Niamey.

la suite après cette publicité

Sur la « centaine de millions d’euros » d’aide destinée à la sécurité du pays, cinq millions sont destinés à l’achat des munitions de combat et proviendront du Fonds de la facilité européenne pour la paix (FEP), dont bénéficie déjà l’Ukraine, a-t-il précisé.

Rôle de « stabilisateur »

Le chef de la diplomatie européenne a rappelé l’existence des « missions [militaires] au Niger pour soutenir la formation des effectifs, le maillage territorial, la construction de casernes… » Selon lui, l’UE « soutient » le Niger pour son « agenda de consolidation démocratique, […] la bonne gouvernance », ainsi que « la grande capacité » de son armée « à faire face à l’insécurité ». Il a insisté sur le rôle « stabilisateur » du Niger « au milieu d’une région vulnérable très instable ».

Au Sahel, le Mali et le Burkina Faso sont  dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par un coup d’État – respectivement Assimi Goïta et Ibrahim Traoré –, et sont en proie à des violences jihadistes récurrentes. Josep Borrell a dit « regretter énormément » la décision du gouvernement malien qui demande « le retrait de la Minusma » sur son territoire, inquiet d’une augmentation de l’ »insécurité » et du développement du « terrorisme ». « On se retire du Mali, on diminue nos activités au Mali et on lance une nouvelle mission de partenariat au Niger », a-t-il assuré.

Le 5 juillet, Josep Borrell s’est également entretenu avec le président nigérien Mohamed Bazoum. Il se rendra le lendemain à Agadez (Nord) pour visiter « des projets d’aide à la sécurité », financés par l’UE.

la suite après cette publicité

Le Niger est confronté sur six de ses sept frontières à des bandits armés ou à des groupes jihadistes, comme le nigérian Boko Haram dans l’Est, et d’autres groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique au grand Sahara (EIGS) dans l’Ouest. Dans sa lutte contre les jihadistes, le Niger bénéficie du soutien de plusieurs pays occidentaux dont la France et les États-Unis, qui y ont des bases militaires. Quelque 1 500 soldats français sont présents dans le pays.

(Avec AFP)

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

La France au Sahel, chronique d’un échec annoncé

Contenus partenaires