Des soldats malgaches entrent en rebellion contre leurs chefs

Des jeunes militaires du camp Capsat (Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques), situé au sud de la capitale, ont refusé, dimanche, d’exécuter les ordres de leurs chefs hiérarchiques.

Publié le 9 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Pour mieux protéger leur caserne, les militaires du Capsat ont dressé un barrage tout autour, avec l’appui de la population, interceptant deux véhicules tout terrain et sept gardes présidentiels qui se trouvaient à bord.

Une heure plus tard, un camion transportant des éléments de l’Emmo/nat et des mercenaires locaux a été également appréhendé.

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Tôt dimanche matin, des soldats du Capsat ont ignoré l’ordre de rejoindre les éléments de l’Emmo/nat (Etat-major mixte opérationnel) affectés au maintien de l’ordre dans divers sites d’Antananarivo afin d’empêcher les manifestations de l’opposition.

Les sous-officiers avaient déjà proféré, vendredi, une menace à l’endroit de leurs supérieurs "s’ils persistent à rester insensibles devant les actes de barbarie contre le peuple ».

Le chef d’état major de l’armée, le général Rasolomahandry, s’est rendu au camp Capsat pour calmer la situation mais l’ambiance est monté de plusieurs crans. Des rumeurs se sont propagées également sur une attaque imminente du Capsat par des gardes présidentielles mais l’information a été vite démentie.

Du coup, les hauts responsables militaires ont décidé de renforcer la défense du camp.

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Par ailleurs, une soixantaine d’officiers a rejoint le Capsat en guise de protestation contre le général Rasolomahandry qui avait convoqué l’ensemble des officiers en service dans la capitale, mais ne les a pas rencontrés parce qu’il était absent de son bureau.

Tard dans la soirée, le général de division Alain Randriamamory, directeur de la Sécurité présidentielle, a formellement démenti l’existence d’une attaque contre le Capsat, estimant qu’il s’agit d’une désinformation.

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Des sources militaires ont confié à APA que quatre autres casernes ont rallié le mouvement de protestation lancé par Andry Rajoelina qui vit actuellement en cachette.

Emboitant le pas aux casernes, la gendarmerie a elle aussi refusé de participer aux opérations contre les manifestants, son commandant, le général Pily Gilbain, estimant que la crise que vit le pays est d’ordre politique.

En face, les choses ont également bougé au sein de la gendarmerie.

Suite à une réunion marathon des officiers supérieurs de la gendarmerie, les bérets noirs, ont eux aussi condamné tout acte réprimant les manifestations de la population.

La ville est restée calme dans l’ensemble, dimanche après-midi, le seul incident à signaler étant une descente de pilleurs qui ont saccagé plusieurs entrepôts appartenant à des ressortissants indiens, dans la zone industrielle de Tanjombato.

Profitant de cette situation, le maire déchu, Andry Rajoelina, a de nouveau appelé à un meeting, lundi, sur la Place du 13 mai.

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