Dette cachée au Mozambique : l’ex-ministre Manuel Chang bientôt aux mains du FBI

Alors ministre des Finances, il aurait détourné jusqu’à deux milliards de dollars en signant des prêts pour des entreprises publiques auprès de banques internationales. Il doit être jugé aux États-Unis.

Manuel Chang, ancien ministre des Finances du Mozambique, au tribunal de Kempton Park, en Afrique du Sud, en 2019. © Wikus DE WET / AFP.

Publié le 11 juillet 2023 Lecture : 1 minute.

Ancien ministre des Finances du Mozambique détenu en Afrique du Sud depuis 2018 à la demande des autorités américaines en raison de son implication présumée dans l’affaire dite de la « dette cachée » du Mozambique, Manuel Chang sera remis cette semaine au FBI en vue d’être extradé vers les États-Unis, a annoncé le 10 juillet la police sud-africaine. Il aurait utilisé le système financier américain pour détourner des fonds importants.

« Oui, il est prévu que Manuel Chang soit extradé vers les États-Unis, a déclaré la porte-parole de la police sud-africaine, Athlenda Mathe. Je sais que le FBI est dans le pays, ils sont déjà arrivés et sont prêts à le prendre, donc il ne reste plus qu’à le leur remettre. »

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En décembre 2022, la justice sud-africaine avait rejeté la requête formée par le gouvernement du Mozambique contre l’extradition de Manuel Chang, ouvrant la voie à son extradition vers les États-Unis.

500 millions de dollars détournés

Le scandale dit de la « dette cachée » a éclaté en 2016 après que des entreprises publiques mozambicaines ont emprunté illégalement deux milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) en 2013 et 2014 pendant que Manuel Chang était ministre des Finances – auprès de banques internationales pour acheter une flotte de bateaux de pêche au thon et des navires de surveillance. Selon un audit indépendant mené plus tard sur l’affaire, près de 500 millions de dollars ont été détournés et n’ont pas été retrouvés.

Le ministre avait signé ces prêts et le gouvernement avait caché la dette au Parlement. Après la révélation du scandale en 2016, des bailleurs du Mozambique, dont le FMI et la Banque mondiale, avaient suspendu leur soutien financier. Cela avait déclenché un défaut de paiement de la dette souveraine et un effondrement de la monnaie du Mozambique, entraînant la pire crise économique de son histoire depuis 1975.

(Avec AFP)

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