Abdelmadjid Tebboune met à nouveau la presse algérienne en garde
Le président algérien a rappelé aux médias nationaux que la seule source utilisable concernant les activités de la présidence était son propre service de communication. Un avertissement qui intervient dans un contexte de durcissement général face aux journalistes.
Il s’était déjà exprimé sur le sujet quelques semaines à peine après son élection, fin 2019. Abdelmadjid Tebboune a de nouveau procédé, ce dimanche 9 juillet, à une mise au point très ferme à destination des médias. Dans un communiqué, le président algérien a rappelé que lorsque les médias nationaux traitent l’activité de la présidence de la République, ils doivent considérer que seuls les textes émanant des services de communication officiels peuvent constituer une source sûre et fiable.
La présidence explique également avoir dû procéder à ce rappel méthodologique du fait d’un « relâchement » récemment observé. Évoquant les médias privés algériens avides de « scoops et d’exclusivités », elle estime que ceux-ci ont récemment présenté certaines informations comme émanant de sources officielles alors que ce n’était pas le cas.
« La direction générale de la communication, poursuit le communiqué, appelle de nouveau au strict respect des lois de la République et de la déontologie de la profession » et martèle que « le recours à d’autres sources en ce qui concerne l’activité officielle est considéré comme de la propagande et de la fausse information dont l’auteur assurera la responsabilité qui en découle. »
Nouvelle loi restrictive
Cette mise en garde intervient dans un contexte déjà difficile pour les journalistes en Algérie. En mars dernier, l’Assemblée a adopté une nouvelle loi relative à l’information comportant plusieurs dispositions particulièrement restrictives. Le texte encadre plus strictement les conditions d’exercice de la profession et les modalités d’octroi de la carte de presse. Il impose aussi de nouvelles obligations de transparence sur le financement et l’origine du capital des entreprises de médias et prévoit des amendes spécifiques pour les journalistes écrivant pour des médias étrangers, ainsi que pour ceux qui se rendraient coupables d’outrage à l’égard de responsables politiques ou diplomatiques.
Autre illustration de ce tour de vis exercé sur les médias : le cas emblématique d’Ihsane El-Kadi. Ce journaliste et patron de presse, dirigeant d’un groupe indépendant auquel appartiennent notamment Radio M et le site d’information Maghreb Émergent, a été condamné début avril à trois ans de prison ferme. La justice lui reproche d’avoir bénéficié de financements étrangers pour son entreprise. Une peine alourdie en appel au mois de juin à sept ans de prison, dont cinq fermes.
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