Maroc : pourquoi Yango, la plateforme russe de VTC, est (déjà) en train de plier bagage

Trois mois après avoir posé ses valises dans le royaume, la plateforme russe de mobilité urbaine s’est vu interdire toute activité commerciale à Casablanca faute d’« autorisation préalable ».

Yango s’est lancé au début d’avril au Maroc. © Yango.

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Publié le 12 juillet 2023 Lecture : 2 minutes.

« Nous allons bouleverser le paysage au Maroc en offrant des normes de confort, de sécurité et d’accessibilité financière exceptionnelle pour répondre à la demande locale », promettait, en avril, Adeniyi Adebayo, le directeur de Yango Africa, lors du lancement du service dans le royaume. Cependant, la phase test, entamée à Casablanca, fait face à une réticence des autorités locales.

Pour la Wilaya de la région Casablanca-Settat, l’« Uber russe » Yango, dont la mission est de mettre en relation des chauffeurs avec des passagers via son application, opère « sans autorisation préalable ». « Compte tenu de la nature de ses activités qui constituent une violation de la réglementation relative au transport routier et vu les dangers du transport clandestin, la Wilaya fait savoir à l’ensemble des citoyens que l’activité de cette société est illégale « , précise une communication des autorités locales datée du 11 juillet.

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« Des chauffeurs non professionnels »

Déjà présent en Algérie, en Côte d’Ivoire, et en RDC, ou encore au Sénégal, au Cameroun et au Ghana, le service de mobilité urbaine, Yango – disponible dans dix-sept pays à travers le monde – voit donc son expansion sur le continent freinée dans le royaume, où les autorités de la métropole de Casablanca contestent « des voitures non autorisées » et « des chauffeurs non professionnels ».

Dans son véto, la collectivité territoriale met également en garde les usagers de leur recours à des sociétés non autorisées. De même, les chauffeurs VTC risquent « des sanctions administratives et légales dans le cadre de la réglementation et de la supervision des conditions d’exercice des services de transport public de personnes », insiste l’autorité locale.

Plusieurs mois pour un accord

Alors que la décision de la Wilaya de Casablanca concerne toutes les applications de VTC non autorisées, elle cible en particulier Yango. Filiale du géant technologique russe Yandex, la plateforme a lancé ses activités en avril dernier au Maroc, avec une phase d’essai à Casablanca. Obtenir un accord avec les autorités risque toutefois de prendre un certain temps : c’est près de neuf mois après son lancement en 2018 que son concurrent Heetch avait réussi à obtenir l’autorisation de la Wilaya de Casablanca.

« Nous avons soumis toutes les demandes d’autorisations nécessaires avant le lancement de nos activités, a réagit Yango Maroc*. Nous restons en contact permanent avec toutes les autorités et réitérons notre engagement à respecter les réglementations au Maroc, où nous envisageons d’accroître nos  investissements. » Arrivé en Afrique en 2018, le VTC russe n’est pas à son premier différend avec les autorités locales. En février dernier, le Cameroun a annoncé la suspension de l’application, deux ans après son entrée en service, pour « non-conformité à la réglementation ». En dépit de la décision ministérielle, Yango a néanmoins poursuivi ses activités sur le territoire camerounais.

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*Cet article a été actualisé le 18/07/2023 avec la réponse de Yango à nos questions.

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