L’ONU condamne les autodafés du Coran

Des pays de l’Organisation de la Coopération Islamique avaient demandé une réunion du Conseil des droits de l’homme après qu’un homme a brûlé un coran en Suède.

Manifestation pour dénoncer la profanation du Coran devant une mosquée de la capitale suédoise Stockholm, le 7 juillet 2023. © Fayaz Aziz/REUTERS

Publié le 12 juillet 2023 Lecture : 2 minutes.

Le 12 juillet, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté une résolution condamnant les autodafés du Coran et autres actes de haine religieuse, même si plusieurs pays ont averti que le texte empiétait sur la liberté d’expression. La résolution a été adoptée à l’issue d’un débat urgent demandé par le Pakistan au nom de plusieurs pays de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) à la suite de l’autodafé d’un Coran en Suède.

Approuvé par 28 des 47 membres du Conseil, dont la Chine, l’Ukraine et la plupart des pays africains (7 abstentions et 12 contre dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis), le texte prévoit une condamnation de « tout plaidoyer et manifestation de haine religieuse, dont les actes récents, publics et prémédités, qui ont désacralisé le Coran » et un appel aux pays à adopter des lois leur permettant de traduire en justice les responsables de ces actes.

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« Texte déséquilibré »

Il y est demandé à l’ONU d’identifier les pays ne disposant pas d’une telle législation et d’organiser une table ronde d’experts chargés de se pencher sur le sujet. L’ambassadeur du Pakistan, Khalil Hashmi, a estimé qu’il s’agissait d’un texte équilibré qui ne pointait du doigt aucun État.

Mais plusieurs pays, pour la plupart occidentaux, ont fait part de leur opposition aux lois contre le blasphème, tout en condamnant fermement l’autodafé du Coran en Suède. Les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni avaient appelé à voter contre la résolution.

« Nous regrettons de devoir voter contre ce texte déséquilibré mais il est en contradiction avec des positions que nous adoptons depuis longtemps sur la liberté d’expression », selon l’ambassadrice américaine Michèle Taylor. Certains pays latino-américains se sont abstenus, dont le Mexique et le Honduras, estimant – tout comme les pays occidentaux – qu’il aurait fallu plus de temps pour négocier et parvenir à un consensus. Le Mexique a affirmé que « toute expression critique des religions ne constitue pas en soi une incitation à la violence et à la discrimination ».

Le 28 juin, un Irakien réfugié en Suède a brûlé quelques pages d’un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm et pendant la journée de l’Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde. La police suédoise avait autorisé le rassemblement au cours duquel des pages du Coran ont été brûlées mais a ouvert par la suite une enquête pour « agitation contre un groupe ethnique », au motif que l’autodafé s’est déroulé devant une mosquée. Cet incident avait déclenché une série de réactions dans le monde musulman.

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(avec AFP)

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