Un activiste écroué pour déclarations « mensongères » sur la stratégie anti-drogue au Maroc

APA-Rabat (Maroc) Un activiste marocain a été interpellé samedi, à Casablanca pour des déclarations jugées « mensongères » sur la stratégie de lutte contre le trafic de drogue au pays, a-t-on appris de source judicaire.

Publié le 21 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Chakib Al Khayari, président de « l’Association Rif des droits de l’Homme » a été placé sous mandat de dépôt sur ordre du juge d’instruction de la cour d’appel de Casablanca pour ses déclarations « visant à porter préjudice aux autorités marocaines » en matière de lutte contre la drogue, a annoncé un communiqué du parquet. Le mis en cause se trouve en garde à vue, depuis mercredi dernier, pour « son implication présumée dans la perception d’une contrepartie pécuniaire en vue de concentrer sa campagne médiatique contre les trafiquants de drogue seulement sur les réseaux de stupéfiants de Nador en omettant les réseaux de plantation et de trafic de cannabis dans la région de Ketama », fief de culture de cannabis, ajoute le texte. Le prévenu devrait également répondre de l’accusation de « percevoir des sommes d’argent de parties étrangères pour mener une campagne médiatique visant à nuire et à discréditer les efforts déployés par les autorités marocaines dans la lutte contre le trafic de drogue », précise le ministère public de la métropole chérifienne. L’activiste, qui dirige une association des droits de l’Homme au nord du pays, aurait déclaré à tort aux médias marocains et internationaux que « des personnes seraient impliquées dans un réseau de trafic de drogue et dont certaines ont pu accéder à des postes importants au sein d’institutions de l’Etat ». Les déclarations «incriminées» auraient pour but, selon des sources concordantes, de discréditer l’action menée par les autorités depuis le début de l’année contre les narcotrafiquants surtout après le démantèlement le 11 janvier d’un réseau qui comprend, pour l’heure, 109 membres dont 78 militaires. Démantelé à Nador, au nord-est du pays, le réseau, fortement équipé, aurait acheminé une trentaine de tonnes de drogue en 2008 en Belgique et aux Pays- Bas via l’Espagne. Depuis le début de l’année, les autorités marocaines ont annoncé avoir saisi près de 26 tonnes de drogue tandis que plus de 110 tonnes ont été saisies en 2008 impliquant quelque 600 trafiquants marocains et autant d’étrangers. Le Maroc s’est dit «déterminé » à lutter contre la culture du cannabis pour la ramener en 2009 à moins de 50. 000 hectares contre 134. 000 en 2003, date de mise route de la stratégie anti-drogue. Le Maroc aspire à éradiquer le cannabis totalement en 2018.

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