Mnangagwa, le futur patron du Parti de Mugabe?
Le tout nouveau ministre de la Défense du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, apparaît comme l’homme le plus susceptible, de succéder au président Robert Mugabe à la tête de la ZANU PF, malgré un passé politique tourmenté.
Jadis considéré comme l’héritier de Mugabe avant 2004, Mnangagwa a habilement manœuvré dans la ZANU PF et pourrait à nouveau être porté à la tête de ce parti.
Il y a seulement cinq ans, la plupart des observateurs auraient rayé Mnangagwa du landernau politique au Zimbabwe.
Cela, après une erreur politique commise par une faction de la ZANU PF qu’il dirigeait, et qui avait entraîné sa disgrâce.
Il avait dirigé en 2004, un groupe de partisans de la ZANU PF, opposé à la nomination de Joice Mujuru comme vice-présidente du Zimbabwe.
Il avait nié également son implication, dans une crise qui avait conduit, à la suspension de plusieurs ténors de la ZANU PF.
Bien qu’ayant survécu à la débâcle, Mnangagwa avait fini par perdre son poste de secrétaire administratif au sein du parti, et avait été rétrogradé, au rôle minime de secrétaire juridique.
La rétrogradation pourrait être le bon tonique pour une renaissance politique de ce politicien habile, considéré par ses collègues de la ZANU PF comme un homme sans scrupule, ce qui lui a valu le surnom de « Le Crocodile ».
Il avait été chargé de formuler la stratégie de la ZANU PF lors des pourparlers sur le partage du pouvoir avec l’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC).
En tant que secrétaire juridique, il a supervisé les travaux des négociateurs du parti aux pourparlers initiés par l’Afrique du sud et avait été, de concert avec Mugabe, responsable de la stratégie globale.
Mnangagwa a été bien récompensé pour sa loyauté à Mugabe, par sa nomination au poste de ministre de la Défense dans le gouvernement d’unité, formé la semaine dernière.
Certains analystes estiment également qu’il a une chance réelle de prendre les rênes de la ZANU-PF, après le départ de Mugabe.
Né le 15 septembre 1946, Mnangagwa a été membre du gouvernement du président Mugabe depuis l’indépendance en 1980, sauf pour un interruption en tant que président du Parlement entre 2000 et 2005.
Mnangagwa est également considéré comme l’homme le plus riche du Zimbabwe, avec des intérêts commerciaux dans le pays et en République démocratique du Congo.
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