Au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno gracie 110 manifestants du 20 octobre 2022

Arrêtés lors des manifestations violemment réprimées en octobre dernier, ces jeunes hommes avaient été jugés et condamnés à des peines allant de 18 mois à 5 ans de prison ferme.

Mahamat Idriss Déby Itno, le 8 octobre 2022, à N’Djamena, lors de la cérémonie de clôture du Dialogue national au Tchad. © Denis Sassou Gueipeur / AFP.

Publié le 18 juillet 2023 Lecture : 2 minutes.

Cent-dix personnes condamnées en mai pour avoir participé à des manifestations réprimées dans le sang en octobre 2022 dans plusieurs villes du Tchad ont été graciées par le président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, selon un décret consulté le 17 juillet.

« Les personnes jugées et condamnées pour des faits d’attroupement non autorisé, coups et blessures volontaires, incendie volontaire, destruction de biens […] consécutifs aux événements du 20 octobre […] bénéficient de la grâce présidentielle », peut-on lire dans le décret signé par le président de transition.

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Le 20 octobre 2022, des manifestants avaient défilé à l’appel d’une partie de l’opposition à N’Djamena, la capitale, et dans quelques autres villes du pays, pour protester contre le maintien au pouvoir pour deux années supplémentaires de Mahamat Idriss Déby, proclamé par l’armée chef de l’État après l’annonce de la mort de son père, Idriss Déby Itno.

Jugés sans avocats ni journalistes

Plus de 600 jeunes hommes, dont au moins 80 mineurs, avaient été arrêtés le 20 octobre et les jours suivants à N’Djamena, puis expédiés dans une prison en plein milieu du désert, à Koro Toro, à plus de 600 kilomètres. Là, ils avaient été jugés, après des mois de détention, sans avocats et sans journalistes de la presse non gouvernementale.

Plus de la moitié avaient été condamnés à de la prison ferme, les autres à du sursis ou relaxés. Durant le transport des prisonniers à Koro Toro notamment, des ONG locales et internationales ont affirmé que des dizaines, voire des centaines de personnes ont été torturées ou exécutées, ce que les autorités ont démenti.

Les 110 personnes graciées avaient été jugées et condamnées à des peines allant de 18 mois à 5 ans de prison ferme à Koro Toro, N’Djamena, et Moundou, la deuxième ville du pays, a précisé Mahamat El-Hadj Abba Nana, procureur général de la cour d’appel de N’Djamena.

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Les autorités ont gracié 436 personnes condamnées pour leur participation aux manifestations du 20 octobre 2022 en moins de quatre mois. À la fin de mars, 259 manifestants condamnés à des peines de prison ferme ont bénéficié d’une mesure identique, avant une deuxième vague de 67 personnes, le 24 mai.

(Avec AFP)

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