Calendrier électoral en RDC : reculer pour mieux… glisser ?

Surprise ! La Commission électorale nationale indépendante congolaise accorde une semaine supplémentaire pour s’inscrire aux candidats qui souhaitent participer aux scrutins de décembre.

© Damien Glez

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Publié le 18 juillet 2023 Lecture : 2 minutes.

« Décalage temporaire », « prolongation ponctuelle », « report exceptionnel » : toute formulation est bonne à entendre, en RDC, tant que l’on n’évoque par un « glissement » du calendrier électoral, énoncé tristement célèbre depuis l’ère Kabila. Dans son communiqué de presse, c’est le terme de « prorogation de sept jours » que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a choisi d’utiliser, ce 15 juillet.

Alors que le calendrier électoral rendu public le 26 novembre 2022 prévoyait la clôture des « opérations de dépôt et de traitement des candidatures pour l’élection des députés nationaux » le 15 juillet dernier, la Ceni accorde un délai jusqu’au 23 juillet prochain. Il y a quelques semaines, pourtant, le président de la commission électorale avait été catégorique : « Il n’y aura pas de report de la date pour le dépôt des candidatures. » Même doublée d’une mise en garde adressée aux partis politiques qui traînaient les pieds, la méthode Coué de Denis Kadima n’aura pas suffi.

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Souci d’« inclusivité »

Car c’est d’un déficit de candidatures qu’il s’agit. Dans son annonce, la Ceni explique qu’« à la date de clôture, certains bureaux de réception et de traitement des candidatures [n’avaient pas] enregistré de dossiers ». Si des formations politiques ont annoncé un boycott, plus de 900 partis sont autorisés à fonctionner et chacun est censé inscrire des candidats dans 60 % des circonscriptions, soit 300 noms, sans oublier les suppléants. Or, pour un candidat et ses suppléants, il faut débourser 1,8 million de francs congolais. Un gigantisme à l’origine des essoufflements politiciens…

Pour que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets et que le report d’une semaine ne soit pas stérile, la commission a échangé avec les différentes parties prenantes sur les difficultés rencontrées par les prétendants à la candidature, sur les plans administratif, communicationnel et logistique. Dans un souci « d’inclusivité du processus électoral » et « d’équité de traitement entre les candidats indépendants et ceux des partis et regroupements politiques », elle annonce avoir accordé certaines facilités en ce qui concerne l’envoi, « par voie électronique », des formulaires aux circonscriptions électorales. Elle explique également que « seuls les titres académiques sont soumis à la certification conforme ». Et de rappeler « les cas d’inéligibilité repris par l’article 10 de la loi électorale »…

Pour couper court à toute nouvelle supputation de « glissement » inéluctable, la Ceni réitère, dans son texte, « sa volonté d’organiser les élections législatives, provinciales et municipales ainsi que la présidentielle dans le délai constitutionnel tel que fixé dans son calendrier du 26 novembre 2022 ». Les listes provisoires des dossiers des candidats députés nationaux, elles, devraient être publiées le 9 août prochain.

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