Pour contrer le M23, Tshisekedi choisit les Émirats pour ses minerais

L’entreprise congolaise Sakima a signé pour 1,9 milliard de dollars avec le gouvernement émirati pour la mise en place de quatre mines industrielles.

Des orpailleurs à la mine d’or de Luhihi, l’un des fournisseurs de Primera Gold, dans le Sud-Kivu, le 13 mai 2023. © ALEXIS HUGUET / AFP

Publié le 18 juillet 2023 Lecture : 1 minute.

Le 17 juillet, le bureau du président Félix Tshisekedi a annoncé dans un communiqué qu’une délégation du gouvernement des Émirats avait conclu à Kinshasa un partenariat d’une valeur de 1,9 milliard de dollars avec la Société aurifère du Kivu et du Maniema (Sakima).

L’accord prévoit la mise en place de « plus de quatre mines industrielles » dans les provinces du Sud-Kivu et du Maniema. L’entreprise parapublique Sakima possède des concessions minières contenant de l’étain, du tantale, du tungstène et de l’or.

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Les « 3T »

Cette signature intervient après celle d’un autre contrat de 25 ans avec la société émiratie Primera Group pour l’exportation de certains minerais extraits artisanalement dans le Sud-Kivu. Aux termes de ce contrat, Primera Group détient une participation majoritaire dans deux coentreprises, Primera Gold pour l’or et Primera Metals pour les « 3T » (étain, tungstène et tantale), qui bénéficient de taux d’exportation préférentiels.

La RDC présente notamment cette initiative comme un moyen de lutter contre le trafic de minerais au profit de groupes armés et rébellions, nombreux dans l’est de la RDC, notamment les rebelles du M23 accusés de piller les richesses minières de la région.

Doutes onusiens

Primera Gold a commencé ses opérations en janvier dans le Sud-Kivu et, en mai, avait expédié une tonne d’or certifié, selon le ministère congolais des Finances.

Un rapport publié en juin par des experts des Nations unies a toutefois émis des doutes sur la légalité de mines artisanales approvisionnant Primera Gold. Ce rapport estimait très possible, du fait de mécanismes de traçabilité défaillants, que la chaîne d’approvisionnement soit polluée par du minerai provenant de sites contrôlés par des groupes armés.

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(Avec AFP)

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