Une réalisatrice canadienne veut investir dans l’industrie du cinéma au Rwanda

APA-Kigali (Rwanda) Le réalisateur canadien, Malaika Lynn Beaudin, également connu sous le nom d’Angelline, a annoncé qu’elle voulait participer au développement de l’industrie cinématographique au Rwanda en y investissant près de trois millions de dollars américains l’année prochaine.

Publié le 15 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Dans un entretien exclusif à APA, Malaika, comme elle préfère se faire appeler a déclaré qu’elle avait choisi cette industrie, car elle offrait plusieurs opportunités. « L’industrie du film a diverses opportunités et il y a un grand potentiel ici. Elle touche plusieurs personnes et constitue de ce fait un meilleur moyen de créer des emplois et de promouvoir la culture rwandaise qui n’est pas bien exploitée », a-t-elle noté. Malaika qui s’est décidée après avoir assisté à une prestation du musicien rwandais Jean Paul Samputu dans laquelle il parlait de pardon a expliqué qu’elle s’intéressait d’abord à la mise en place d’une commission pour réguler le milieu du cinéma et pour protéger les acteurs contre l’exploitation des cinéastes. Elle a donné des exemples, tel que le tournage de ‘Shaking Hands with the Devil’ (Serrer la main du diable) en 2006 au Rwanda, dans lequel elle jouait le rôle de régisseur extérieur et durant lequel elle a vu des réalisateurs mettant des orphelins dans des rôles violents, sans l’aval d’un adulte. « Cela fait vraiment mal de voir des réalisateurs étrangers faire faire à des acteurs locaux des choses qu’ils ne demanderaient pas à des gens de chez eux », a-t-elle déploré. J’ai été témoin, ajoute-t-elle, d’un Rwandais à qui on demandait de faire de la soudure sans porter de masque.  » Ce n’est pas juste, on devrait pouvoir faire quelque chose pour s’occuper de cas pareils », s’est indignée Malaika, soulignant que la mise en place d’une commission permettrait d’encourager d’autres réalisateurs dans le pays. En outre, davantage de films seraient mis sur le marché rwandais à travers des festivals et des cinéastes étrangers seraient invités à exploiter le riche patrimoine musical et la danse du Rwanda qui sont uniques au monde. « Le monde a besoin de mieux connaître le Rwanda. Avant Jean Paul Samputu, tout ce que je savais de ce pays c’était le génocide et les gorilles », a affirmé Malaika. « Mais lorsqu’un journaliste canadien a écrit au sujet du message de pardon et de réconciliation dans les propos de Samputu, je me suis rendue compte que le Rwanda avait énormément d’autres choses à offrir au monde », a-t-elle poursuivi. Selon Malaika, les trois millions de dollars qu’elle a promis d’investir au Rwanda seront utilisés dans la recherche et le développement, avant de commencer la production de films. Malaika travaille actuellement sur un projet visant à trouver un financement pour le centre de formation pour les jeunes, dénommé Amizero, un film de Samputu à financer par une société cinématographique canadienne et une conférence pour les jeunes, centrée sur la pardon, qui devrait se tenir en juillet prochain à Kigali. Après ces différentes activités, elle devrait alors se lancer dans la production cinématographique proprement dite au Rwanda. En attendant, la directrice chargée de la promotion des investissements au Conseil rwandais pour le développement, Rose Mary Mbabazi a assuré les investisseurs que le gouvernement avait mis en place quelques mesures incitatives. Celles-ci vont de l’exonération d’impôts pour une durée indéterminée à l’importation libre d’équipements à utiliser dans les investissements.

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