Un dignitaire mouride explique le sens du « Magal » de Touba

APA – Touba (Sénégal) – Le « Magal » (hommage en langue wolof), qui célèbre samedi à Touba (200 Km centre) son 114ème édition, est une recommandation de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, pour commémorer le jour où Dieu lui fit savoir l’aboutissement de sa mission et la réhabilitation de l’Islam, souligne un dignitaire mouride, Serigne Moussa Niang.

Publié le 13 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké dit Khadimou Rassoul (serviteur du prophète Mohamed) a été exilé, le 21 septembre 1895 au Gabon, où il resta sept ans, par le colonisateur français engagé dans une croisade contre l’islam, au Sénégal. « C’était une manière de l’éloigner des siens, mais surtout de l’asservir », explique Serigne Moussa Niang, âgé de 78 ans et membre de la cour de Serigne Mountakha Mbacké, petit-fils du fondateur du mouridisme. Selon lui, si, après une réflexion poussée et nourrie, le colonisateur a choisi la destination de Mayombé (une île au Gabon) pour exiler Serigne Touba (autre appellation du marabout), c’est parce qu’« il voulait en finir avec le cheikh qui avait de plus en plus du charisme ». Né en 1855 à Mbacké, dans le Baol (centre), Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké est un théologien musulman soufi sénégalais fondateur de la confrérie mouride. Un mouvement religieux qui se défini comme une aspiration à Dieu conformément au message prophétique mais aussi une philosophie du travail et de l’effort. C’est ainsi que le 12 août 1895, coïncidant avec le 18ème jour du mois musulman de Safar, Serigne Touba quitte le Port de Dakar à bord d’un bateau pour un long et pénible voyage pour le Gabon. « Sauf que là où ses talibés (fidèles) et parents s’inquiétaient sur son sort. Certains se demandant même s’ils le reverraient à nouveau un jour. Mais le grand Cheikh, dans son for intérieur, communiquait avec Dieu par le biais du prophète Mohamed (Psl), qui lui faisait savoir que ce départ en exil, loin d’être une contrainte, sera la clé de voûte de sa mission », philosophe M. Niang. « Ainsi, Serigne Touba passera sept années d’exil sur l’île inhospitalière de Mayombé, bravant toute sorte de dangers. Mais il trouvait toujours refuge auprès de son Seigneur qui a su l’appuyer. Et dés son retour, en 1912, ils étaient nombreux les talibés et parents, à qui il avait promis de revenir, à nager dans un bonheur immense, au point de vouloir fêter cette « résurrection » », poursuit-il. Mais Serigne Touba de leur indiquer qu’il souhaite que soit fêté le départ en exil en lieu et place du retour, reprend Serigne Moussa Niang. « C’est parce que c’est durant cet épisode de sa vie que Dieu lui a révélé tout ce qu’il voulait savoir. C’est en quelque sorte l’accomplissement de son œuvre », conclut-il. Des fidèles venus des régions du Sénégal, de pays d’Afrique et du reste du monde affluent vers Touba pour la célébration du « Magal ». Le plus grand pèlerinage religieux sénégalais réunissant chaque année plus d’un million de personnes, dont des occidentaux.

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