Ellen Johnson Sirleaf a témoigné jeudi devant la Commission Vérité et Réconciliation

APA-Monrovia (Liberia) La présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, a témoigné jeudi devant la Commission vérité et réconciliation (TRC), à Monrovia, sous haute sécurité, donnant des détails sur ses activités durant la guerre civile qui a déchiré ce pays d’Afrique de l’Ouest pendant une décennie.

Publié le 12 février 2009 Lecture : 2 minutes.

La Présidente Johnson Sirleaf a été entendue dans les bureaux de la Commission vérité et réconciliation implantés dans l’est de la banlieue de Monrovia, Sinkor, avec seulement deux agents de la CVR, des journalistes et ses gardes du corps, alors que la Commission siège habituellement, en séance publique, au Pavillon du mémorial du centenaire. Dans son bref témoignage, la Présidente Ellen Johnson Sirleaf a dit qu’elle n’était ni membre et n’avait aucun lien avec aucune des factions belligérantes impliquées dans le conflit libérien. Elle a également ajouté qu’elle était plutôt un membre de l’Association constitutionnelle de la démocratie au Libéria (ACDL), créé dans les années 1980 aux Etats-Unis et dont l’objectif était de rétablir la démocratie constitutionnelle dans le pays. Mme Sirleaf a toutefois admis que l’ACDL avait à un moment aidé l’ancien Front national patriotique du Libéria (NPFL) de Charles Taylor en lui faisant un don de dix mille dollars américains. Elle a par ailleurs laissé entendre que lorsqu’elle était venue en Côte d’Ivoire en 1990 pour prendre part à une rencontre, elle avait franchi la ville de Gborplay, jadis sous contrôle de l’ex-NPFL dans le nord-est du comté de Nimba, indiquant que ce qu’elle y avait vu ne ressemblait pas à de «la libération» et, c’est donc par la suite qu’elle avait pris ses distances avec ce groupe rebelle. La dirigeante libérienne a confié aux commissaires de la CVR avoir déclaré, lors d’un discours qu’elle avait prononcé aux Etats-Unis en 1980, que le Libéria était entre les mains d’un «idiot» (référence au président assassiné Samuel Doe), notant que c’était pour cette raison qu’elle avait été emprisonnée par l’ancien dictateur militaire. La présidente libérienne a également noté qu’elle n’avait été ni harcelée ni abusée sexuellement lors de son séjour en prison, comme beaucoup de gens le pensaient. Détendue tout au long de son témoignage, qui a duré environ 25 minutes, elle a dit avoir commencé ses activités de plaidoyer en 1955 à la fin de ses études secondaires au Collège de l’Afrique de l’Ouest, à Monrovia. L’apparition tardive de la présidente libérienne devant la CVR avait suscité la controverse, beaucoup de gens estimant qu’elle faisait des manœuvres dilatoires puisqu’elle ne voulait pas que son rôle dans la guerre civile du pays soit connu.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires