L’Arabie saoudite octroie 500 millions de dollars à la Tunisie

Riyad continue de jouer son « rôle pivot » en soutenant le pays en proie à une crise économique profonde. L’enveloppe allouée à Tunis se partage entre don et prêt concessionnel.

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman, 18 novembre 2022. © Athit Perawongmetha/AP/SIPA

Publié le 21 juillet 2023 Lecture : 2 minutes.

L’Arabie saoudite va octroyer 500 millions de dollars en « prêt concessionnel et don » à la Tunisie, confrontée à une crise financière et une impasse avec le FMI. Endettée à environ 80 % de son PIB, le pays du Maghreb négocie depuis près de deux ans un nouveau crédit de près de 2 milliards de dollars du FMI, mais les discussions piétinent, le président tunisien Kaïs Saïed rejetant des réformes préconisées par l’organisation basée à Washington.

Le ministre saoudien des Finances Mohammed al-Jadaan et son homologue tunisienne Sihem Boughdiri « ont signé [le 20 juillet] à Tunis un accord de prêt concessionnel d’un montant de 400 millions de dollars américains », a annoncé l’agence de presse saoudienne officielle SPA. Les deux responsables ont également signé « un protocole d’accord prévoyant l’octroi d’un don de 100 millions de dollars », a-t-elle ajouté.

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De nouveaux créanciers internationaux

Le ministre saoudien a souligné le « rôle pivot (de son pays) dans le soutien aux pays arabes et musulmans sur le plan du développement et de l’économie », précisant que Riyad avait déjà concédé un prêt de 500 millions de dollars à la Banque centrale de Tunisie en 2019. Il a promis que son pays « continuerait » à soutenir la Tunisie, annonçant « d’autres réunions dans les semaines à venir pour apporter un soutien supplémentaire du Fonds saoudien de développement et d’autres fonds de développement des pays du Golfe ».

Ces dernières années, plusieurs pays du Golfe ont pris de plus en plus d’importance en tant que créanciers internationaux, à l’image de la Chine et l’Inde. Mohammed al-Jadaan avait affirmé en janvier dernier à Davos (Suisse) que Riyad avait « changé sa façon d’aider » d’autres pays, et recherchait désormais en priorité son propre « intérêt », après avoir longtemps signé des chèques en blanc à des économies fragiles.

Au début du mois, les réserves de la banque d’État pakistanaise avaient été renforcées par des dépôts de 2 milliards de dollars de l’Arabie saoudite et un milliard de dollars des Émirats arabes unis, juste avant que le FMI n’approuve une aide à Islamabad d’une valeur de 3 milliards de dollars. Alors qu’elle se relevait à peine de la pandémie, la Tunisie a subi un nouveau choc avec la guerre en Ukraine, qui a fait flamber les prix des céréales et du pétrole qu’elle importe massivement.

(Avec AFP)

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