L’intégration africaine doit se construire par les grands blocs, prône Tierno Monénembo

APA-Dakar (Sénégal L’intégration africaine doit se construire progressivement notamment par le renforcement des grands blocs existants qui englobent les régions occidentale, orientale, australe, centrale et septentrionale de l’Afrique, a déclaré à APA l’écrivain guinéen Tierno Monénembo.

Publié le 10 février 2009 Lecture : 2 minutes.

« L’intégration africaine est indispensable ; nous sommes de petits pays pas du tout viables individuellement ni au point de vue démographique ni économique ; il est donc nécessaire de se regrouper en de grands blocs », a précisé l’écrivain guinéen. Sans intégration véritable le continent noir « ne pourra pas résister à l’Union Européenne, aux Etats Unis, à la Chine ou à l’Inde. Seul, on ne représente rien du tout ; la population de la Guinée, c’est la moitié de celle de la ville de Mexico », a-t-il ajouté. Au-delà des efforts actuels, chercher à créer « l’Union africaine d’un seul coup va être difficile à faire. On ne fabrique pas le toit avant la fondation. Il faut commencer d’abord par les unions régionales. Le jour où il y aura une forte CEDEAO ou une forte Union du Maghreb arabe, cela fera une forte union africaine », a-t-il soutenu. Cependant, « faisons attention, ce regroupement requiert une méthode or jusqu’ici, l’unité en Afrique s’est résumée en quelques incantations. On crie l’unité tous les jours mais on ne fait que se désorganiser ; même à l’intérieur des pays, les régimes en place ont dissocié les liens qui existaient entre les clans et les ethnies», a-t-il averti. Je suis heureux de constater qu’au cours de ces dernières années, la CEDEAO a beaucoup progressé avec la suppression du visa en son sein ou un visa commun. Se prononçant sur l’immigration clandestine qui fait des centaines de victimes parmi la jeunesse africaine, M. Monénembo a soutenu que cela relève de « l’entière responsabilité des de tous las Africains ». « C’est une tragédie, et c’est notre responsabilité à nous tous ; ces jeunes-là on les jette dans la mer ; quand des générations entières après cinquante ans d’indépendance ne songent pas à ceux qui naissent, en terme d’éducation, de création d’emplois ou autres, c’est irresponsable », s’est-il indigné. Cependant, « je suis sûr d’une chose, c’est que je sais, c’est que ce continent compte tellement de possibilités matérielles et humaines qu’un jour ou l’autre il se réveillera ». Selon Monénembo, « avec les nouvelles générations, dans les dix, vingt, ou cinquante ans à venir, il y aura un changement radical parce qu’on ne peut pas continuer comme ça sinon nous allons vers la mort collective ». Tierno Monénembo, de son vrai nom Thierno Saïdou Diallo, est né en Guinée en 1947, et vit en exil depuis 1969, fuyant la dictature de Ahmed Sékou Touré. . Biochimiste de formation, il a publié de nombreux romans au Seuil : « Les Crapauds-brousse », en 1979, « Les Écailles du ciel» en 1986, «Un rêve utile», en 1991, «Un attiéké pour Elgass » en 1993, «Pelourinhoen » en 1995, « Cinéma » en 1997, « L’Aîné des orphelins » en 2000, « Peuls » en 2004 et, plus récemment, «La Tribu des gonzesses », aux éditions Cauris, en 2006.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires