Chine-Afrique : Wang Yi chez William Ruto pour défendre la coopération entre Pékin et Nairobi
Le plus haut responsable de la diplomatie chinoise, Wang Yi, en visite au Kenya, a vanté samedi la partenariat économique « gagnant-gagnant » entre les deux pays, alors que Pékin est accusée d’utiliser son statut de créancier pour arracher des concessions diplomatiques et commerciales.
Le Kenya et la Chine sont « devenus de bons amis avec une confiance mutuelle en politique et de bons partenaires avec une coopération économique gagnant-gagnant », selon un communiqué publié par l’ambassade de Chine au Kenya.
Dettes et infrastructures
La Chine est désormais le deuxième bailleur du Kenya, derrière la Banque mondiale. À Mombasa, sur la côte kényane, la Chine finance la construction d’un nouveau terminal au sein du plus grand port d’Afrique de l’Est. La Chine a également a prêté 5 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros) pour la réalisation du projet d’infrastructures le plus cher depuis l’indépendance du pays en 1963 : la ligne de train qui relie depuis 2017 la ville portuaire de Mombasa à celle de Naivasha, dans la vallée du Rift, via la capitale Nairobi. Ce projet « a complètement changé le visage du Kenya », s’est félicité le communiqué de l’ambassade.
Le président kényan William Ruto, élu en août 2022, a de son côté affirmé sa volonté de « renforcer le partenariat stratégique Kenya-Chine centré sur le développement des infrastructures » ou le « changement climatique », a-t-il affirmé dans un tweet.
In particular, we are keen on the development of roads — under the Forum on China-Africa Cooperation — to spur economic growth under our Bottom-Up Economic Transformation Agenda. pic.twitter.com/2PEFjhse1N
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) July 22, 2023
Mais la Chine est souvent accusée d’utiliser son statut de créancier pour arracher des concessions diplomatiques et commerciales, suscitant l’inquiétude quant à la capacité de nombreux États africains à assumer les dettes contractées.
L’économie kényane est notamment grevée par une dette qui culmine à 70 milliards de dollars (environ 65 milliards d’euros), à près de 67% du PIB.
Après sa visite au Kenya, Wang Yi doit se rendre en Afrique du Sud les 24 et 25 juillet pour le sommet Brics, groupe qui comprend l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l’Inde et la Russie. Il se présente comme une alternative aux structures de gouvernance mondiale dominantes, dirigées par les pays occidentaux.
Cette tournée en Afrique de Wang Yi, principal responsable des affaires étrangères au sein du Parti communiste chinois, intervient au moment où Pékin renforce ses investissements et la coopération avec le continent africain.
(Avec AFP)
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