Au Mali, l’armée et Wagner une fois encore accusés d’atrocités

Un nouveau rapport de Human Rights Watch accuse les forces armées maliennes et des combattants étrangers assimilés au groupe paramilitaire russe de terroriser les populations civiles au cours d’opérations antijihadistes.

Des officiers des forces spéciales de la marine française à l’entraînement avec des soldats maliens des FAMA dans le cadre de la nouvelle mission militaire multinationale Task Force Takuba, sur la base militaire malienne de Ménaka, le 7 décembre 2021. © Thomas COEX / AFP

Publié le 24 juillet 2023 Lecture : 2 minutes.

Des exécutions de dizaines de civils lors d’opérations antijihadistes : c’est l’accusation lancée par Human Rights Watch (HRW), le 24 juillet, à l’encontre des forces armées maliennes et des combattants « étrangers » assimilés aux paramilitaires russes du groupe Wagner.

« Ces abus ont été commis lors d’opérations militaires menées en réponse à la présence de groupes armés islamistes dans les villages de Ouenkoro, Séguéla, Sossobé et Thioffol » dans le centre, et dans les régions de Mopti et Ségou, depuis décembre 2022, détaille HRW.

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L’ONG dénonce aussi des cas de torture de détenus, de destructions et de pillages de biens appartenant à des civils. Avec le départ de la Mission des Nations unies (Minusma) du pays d’ici la fin 2023, l’ONG pousse l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à faire pression pour mettre fin aux abus et demander des comptes aux autorités maliennes.

« Des soldats étrangers blancs non francophones »

Ce nouveau rapport est publié au lendemain d’une autre publication qui dénonçait déjà, le 13 juillet, la multiplication des « meurtres », « viols » et « pillages » à grande échelle par les jihadistes sur les civils dans le nord-est du Mali. L’ONG rapporte les témoignages de 40 personnes interrogées et qui ont fait part de l’implication d’hommes étrangers armés, non francophones, les décrivant comme « blancs », « Russes » ou « appartenant à Wagner ». Dans une autre attaque à Ouenkoro, au moins vingt civils auraient été tués, dont une femme et un enfant âgé d’environ six ans lors d’une opération militaire menée par des soldats maliens et étrangers « blancs », selon l’ONG.

Dans sa réponse à HRW, le gouvernement malien a indiqué qu’il n’était au courant d’aucune violation des droits de l’homme, mais que le Procureur de la République « a ouvert une information judiciaire pour crime de guerre et crime contre l’humanité contre X ».

Dans un rapport publié en mai dernier, l’ONU avait accusé l’armée malienne et les combattants « étrangers » d’avoir exécuté en mars 2022 au moins 500 personnes lors d’une opération antijihadiste à Moura, dans le centre du pays, une mise en cause réfutée par la junte malienne.

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(Avec AFP)

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