Ibrahim Traoré : au Burkina, la guerre taxe après taxe
Comme le Malien Assimi Goïta avant lui – et peut-être le Nigérien Abdourahamane Tiani après lui –, Ibrahim Traoré fait la douloureuse expérience des difficultés financières. Alors que le budget de l’État, affecté par les sanctions économiques, peine à financer l’effort de guerre cher au président putschiste, celui-ci taxe la population. Ce qui n’est pas sans risque.
Ce 31 juillet, les rues de Ouagadougou sont remplies de Burkinabè attendant le retour du président Ibrahim Traoré. À peine revenu de Saint-Pétersbourg, où s’est tenu le sommet Russie-Afrique, le chef de l’État du Burkina Faso savoure déjà son retour depuis son véhicule blindé, saluant la foule sur plus de deux kilomètres. Satisfait du rapprochement engendré avec Vladimir Poutine, avec qui la coopération et la vente de matériel militaire « se porte bien », Traoré apparaît confiant.
Pourtant, dans la lutte contre les groupes jihadistes qui endeuillent le pays, la population continue de payer le prix fort. L’effort de guerre imposé par le gouvernement pèse sur les Burkinabè, et malgré le sourire accroché à ses lèvres, le jeune capitaine retrouve un pays en proie aux mécontentements. Il faut dire que, depuis son accession au pouvoir fin 2022, Ibrahim Traoré multiplie les demandes de « sacrifices » à la population.
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