Mamady Keita inquiet pour l’avenir du djembé

APA – Dakar-(Sénégal) – Le percussionniste guinéen de renommée mondiale, Mamady Keita, a invité les jeunes Africains à s’approcher des grands maîtres pour parfaire leur formation et préserver la tradition d’un instrument musical menacée d’accaparement par les occidentaux.

Publié le 6 février 2009 Lecture : 2 minutes.

« Il faut que les jeunes se mettent à l’école des grands maîtres. Le talent et le travail seuls ne suffisent pas. Il faut fréquenter les grands maîtres pour bénéficier de leur savoir. Les rythmes joués n’ont pas été écrits, mais juste transmis oralement », a confié à APA Mamady Keita qui a animé, jeudi à Dakar, un stage en percussions à l’intention d’une trentaine de jeunes sénégalais. Sa crainte est de voir, un jour, les occidentaux enseigner le djembé aux jeunes artistes africains. « Les étrangers sont très motivés dans l’apprentissage des instruments traditionnels africains. Ils désirent apprendre. Pour cela, ils viennent s’installer dans nos capitales, dans les villages les plus reculés pour étudier les instruments, apprendre à les jouer, rencontrer les grands maîtres du djembé », souligne le djembefoula (batteur de djembé en langue mandingue). « Pendant que les occidentaux sont en train d’assimiler tout ce savoir auprès des grands maîtres du djembé, nos jeunes restent là, ne profitant même pas de leur présence, ne prennent pas la peine de recueillir un peu du savoir qu’ils détiennent », déplore M. Keïta, craignant qu’ils « aillent, un jour, aller apprendre auprès des occidentaux quand les détenteurs de ces secrets ne seront plus ». Le djembé est un instrument africain composé d’une pièce de bois en forme de calice recouverte d’une peau de chèvre ou d’antilope que l’on joue à mains nues et dont le spectre sonore très large génère une grande richesse de timbre. C’est un instrument très répandu en Afrique de l’Ouest, où il a vu le jour. Le grand maître guinéen et joueur de djembé de renommée mondiale, Mamady Keita, a animé, jeudi à Dakar, un stage en percussions à l’intention d’une trentaine de jeunes sénégalais, suivi d’un spectacle de restitution. Le choix porté sur les rythmes mandingues au cours de cet atelier répond à deux besoins, d’après le percussionniste. « Les rythmes mandingues sont en en train de se perdre. C’est une première raison qui a motivé ce choix. La seconde est l’intérêt manifesté par les jeunes pour la culture mandingue. Ils ont manifesté ouvertement le désir d’être initiés au rythme mandingue, de s’approprier la culture mandingue pour mieux comprendre et connaître l’instrument qu’il joue », a expliqué Mamady Keita.

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