La littérature africaine se porte bien mais les écrivains ne se portent pas bien (Photo + Video)

APA-Dakar (Sénégal) La littérature africaine se porte très bien mais les écrivains africains ne se portent pas bien, a déclaré jeudi à Dakar, l’écrivain guinéen, Tierno Monénembo, prix Renaudot 2008 avec son oeuvre « Le roi de Kahel », lors d’un entretien accordé à APA.

Publié le 6 février 2009 Lecture : 1 minute.

« Je dirais que cette littérature-là existe aujourd’hui puisqu’elle est enseignée de nos jours en Afrique-même mais aussi en Europe, en Amérique et en Asie », s’est-il réjoui. Parlant à ce propos de son prix, il a indiqué qu’au-delà de sa «modeste personne, c’est l’ensemble de la littérature africaine qui est reconnu». Toutefois, a-t-il dit, « l’Afrique est le seul continent où les écrivains sont encore pendus à l’instar de Ken Saro Wiwa -en pays ogoni au Nigeria- ou bannis, meurtris ou fait prisonniers ». « Les écrivains africains ont connu beaucoup plus de déconvenues que de réconfort en 40 ans », a-t-il fait remarquer, faisant référence à «un siècle d’expériences difficiles surtout avec les pionniers qui ont vécu le racisme, le snobisme des journaux parisiens, etc». Citant le cas de Camara Laye -écrivain guinéen mort en exil à Dakar en février 1980-il a notamment regretté « la misère et le dénuement total dans lesquels végètent ou meurent bon nombre d’écrivains africains ». Tiemo Monénembo, de son vrai nom Thierno Saïdou Diallo, est né en Guinée en 1947, et vit en exil dès 1969, fuyant la dictature de Ahmed Sékou Touré, même si depuis la mort de ce dernier l’écrivain rentre et sort du pays « librement ». Il rejoint la France en 1973 où il poursuit ses études. Docteur ès sciences, il présente une thèse en biochimie à l’université de Lyon avant d’enseigner au Maroc et en Algérie. Avec les changements intervenus en Guinée, « je suis prêt à retourner au pays », confie cet écrivain qui a une dizaine d’ouvrages à son actif et dont beaucoup sont consacrés à l’Afrique et la culture peule. Il a publié de nombreux romans au Seuil : « Les Crapauds-brousse », en 1979, « Les Écailles du ciel » en 1986, «Un rêve utile », en 1991, «Un attiéké pour Elgass » en 1993, «Pelourinhoen » en 1995, « Cinéma » en 1997, « L’Aîné des orphelins » en 2000, « Peuls » en 2004 et, plus récemment, « La Tribu des gonzesses », aux éditions Cauris, en 2006.

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