Le parlement rejette une demande gouvernementale sur la levée de l’immunité de trois députés nigériens

APA-Niamey (Niger) Les députés nigériens ont rejeté mardi, tard dans la nuit, la demande gouvernementale portant levée de l’immunité de trois parlementaires de la majorité présidentielle, au terme de la première session extraordinaire de l’année 2009, a constaté APA.

Publié le 4 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Selon les dispositions législatives, l’immunité d’un parlementaire est levée lorsque les deux tiers de l’assemblée votent pour, soit 76 voix favorables, ce qui ne fut pas le cas de ces députés, le décompte ayant fait ressortir 64 voix contre et 44 voix favorables. Le gouvernement a introduit le 20 janvier une demande portant levée de l’immunité des députés Bonkano Maifada et Hassane Intarou du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, majorité) et Chaibou Raja de la Convention démocratique et sociale (CDS), le principal allié du Président Mamadou Tandja. Ils seraient impliqués, selon la demande gouvernementale, dans une affaire de malversation portant officiellement sur prés de 2 milliards FCFA, mis à la disposition du Niger par ses partenaires dans le cadre du plan décennal de développement de l’éducation. Jeudi dernier, douze députés dont Maifada et Intarou, ont déposé une motion de censure contre le gouvernement, avant de la retirer deux jours plus tard invoquant « l’intérêt national ». Ces députés sont présentés comme des « inconditionnels » de l’ex-Premier ministre Hama Amadou, dont le gouvernement a été renversé fin mai 2007 par motion de censure, et écroué depuis le 26 juin 2008 dans une prison de haute sécurité après que l’assemblée nationale a voté sa mise en accusation introduite par le gouvernement pour «mauvaise gestion » de 100 millions FCFA destinés à aider la presse privée. L’affaire dans laquelle ces trois députés sont cités, connue sous l’appellation « affaire MEBA» (ministère de l’éducation de base et de l’alphabétisation), a également été à l’origine du vote de la motion de censure déposée fin mai 2007 par l’opposition parlementaire à l’encontre du gouvernement dirigé par Hama Amadou. Dans la même affaire, plusieurs autres personnalités ont été citées dont les deux intérimaires du Premier ministre de l’époque à savoir l’actuel chef du gouvernement, Seini Oumarou (MNSD) et Abdou Labo (CDS) tous deux alors ministres d’Etat. En 2006, deux ministres ayant occupé le portefeuille de l’Education, Ari Ibrahim et Hamani Arouna, respectivement du CDS et du MNSD, ont passé plusieurs mois en prison, au lendemain de leur mise en accusation votée par l’assemblée nationale. Près de 2 milliards de FCFA et plusieurs matériels didactiques ont disparu dans l’affaire MEBA » qui implique aussi des fonctionnaires ainsi que des opérateurs économiques comme le député Raja, une des grosses fortunes de la CDS.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires