LAP Green Networks, le survivant
Affaibli par la chute de Kaddafi, le groupe LAP Green Networks, filiale du fonds souverain Libyan Investment Authority (LIA), présent en Ouganda, au Soudan du Sud et en Côte d’Ivoire, reprend tant bien que mal sa marche en avant.
Feu Mouammar Kaddafi voulait en faire l’un des opérateurs télécoms les plus importants du continent. Mais sous son règne, Green, financé par le fonds Libya Africa Portfolio, n’a jamais dépassé le stade de l’objet économique non identifié. Le développement de ce groupe créé en 2007 a toujours été guidé par le désir d’influence du dictateur plus que par des considérations de rentabilité.
Peu structurées et sans réelle stratégie, ses filiales, à l’exception d’Uganda Telecom, n’ont jamais pu financer la construction d’un réseau performant. Début 2011, lorsque les alliés occidentaux ont gelé les avoirs libyens pour affaiblir le régime du « Guide », privant l’opérateur d’aide extérieure, beaucoup d’observateurs ont pensé que Green ne survivrait pas. La suite leur a donné tort.
Survie difficile
Certes, plusieurs pays – Niger, Rwanda, Tchadet Zambie – lui ont retiré ses licences faute d’avoir réalisé les investissements promis. Mais l’opérateur, avec à sa tête Wafik al-Shater, nommé en octobre 2011, poursuit ses activités au Soudan du Sud, en Ouganda, en Côte d’Ivoire, et détient toujours une licence en Sierra Leone. Le groupe assure avoir repris sa marche en avant.
Il aurait réduit ses pertes financières de manière significative, améliorant, entre 2011 et 2012, sa marge Ebitda de 55 % en Ouganda, de 50 % au Soudan du Sud et de 40 % en Côte d’Ivoire. Son directeur général rechigne à communiquer des chiffres plus parlants mais, selon nos informations, Green n’aurait que 400 000 abonnés en Côte d’Ivoire (soit 2 % du marché), 350 000 au Soudan du Sud (14,8 %) et un peu plus de 2 millions en Ouganda (15,7 %).
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Tableau noir
Ces filiales ont en outre besoin d’argent frais pour payer leurs dettes et renforcer leurs réseaux de télécommunications. Une source interne estime le besoin à plus de 50 millions d’euros en Côte d’Ivoire.
Malgré ce tableau noir, Wafik al-Shater n’a pas abandonné toute ambition : parallèlement au redressement des activités existantes, il envisage de nouvelles acquisitions.
En juillet, Green s’est ainsi porté acquéreur de la part détenue par Emirates International Telecommunications dans Tunisie Télécom (35 %). Un opérateur lui aussi en grande difficulté, notamment sur le plan des relations sociales, depuis la révolution tunisienne.
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