Coup d’État au Niger : Bazoum, dernière victime des putschs militaires
Des militaires ont affirmé, dans la nuit du 26 au 27 juillet, avoir déposé Mohamed Bazoum et pris le pouvoir. Si la situation est encore floue, ce nouveau coup de force mené par des soldats contre un régime civil s’ajoute à une trop longue liste sur le continent, et au Sahel en particulier. Retour sur trois décennies de putschs.
Publié le 27 juillet 2023 Lecture : 1 minute.
Mohamed Bazoum est-il le dernier président civil en date à avoir fait les frais de l’épidémie de coups d’État militaires qui frappe le continent, et le Sahel en particulier ? Au lendemain d’une journée de très fortes tensions à Niamey, la situation restait encore floue au Niger, ce jeudi 27 juillet. Des militaires ont assuré avoir pris le pouvoir et annoncé la création d’un Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP) – le même intitulé que celui choisi par la junte dirigée par Assimi Goïta lorsqu’elle avait poussé l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta à la démission, le 19 août 2020.
Trois décennies de putschs
Mais les hommes de la garde présidentielle menés par le général Abdourahmane Tchiani n’ont, à l’heure où nous écrivons ces lignes, pas encore formellement la main sur le pays. Le coup d’État n’est « pas encore consommé », a assuré à Jeune Afrique une source proche de la présidence nigérienne, ajoutant que « le président Bazoum reste en place ». Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou, qui se présente comme « chef de gouvernement par intérim », a appelé à la résistance contre les putschistes… Mais l’annonce, à la mi-journée ce 27 juillet, du ralliement du général Abdou Sidikou Issa, chef d’état-major des armées, ne semble laisser que peu de doute sur l’issue de ce putsch.
Cette nouvelle irruption violente de soldats sur une scène politique du continent semble, malheureusement, n’être que la dernière occurrence d’une trop longue série de putschs militaires dont les derniers ont été menés par Assimi Goïta au Mali, Mamadi Doumbouya en Guinée et Ibrahim Traoré au Burkina Faso. Autant d’officiers qui ont participé à éteindre le vent d’espoir qui s’était levé à l’orée des années 1990, lorsque l’heure était aux conférences nationales ouvrant la voie au multipartisme. En 2022, nous avions déjà analysé, en infographies, ce triste phénomène. Retour en une carte sur ces trente années de putschs au regard de la situation au Niger.