Retrait de la motion de censure contre le gouvernement nigérien pour « intérêt de la nation »
APA-Niamey (Niger) La motion de censure déposée jeudi à l’encontre du gouvernement nigérien, par un groupe de députés de la majorité parlementaire, a été retiré samedi soir, par ses initiateurs pour « intérêt de la nation », a constaté APA.
Les travaux parlementaires, plusieurs fois interrompus, ont repris en début de soirée, avec l’introduction d’un document portant «retrait de la motion de censure» par le député Soumana Sanda, l’un des douze signataires du document. « Nous avons décidé de retirer la motion pour préserver l‘intérêt national (…) ; il reste que le fonctionnement d’une justice équitable doit être un impératif dans un État qui se veut démocratique », a expliqué M. Sanda. En prenant la parole devant le parlement, le Premier ministre Seini Oumarou a indiqué que « même si le gouvernement n’est pas demandeur du retrait de la motion, il en prend acte ». « L’assemblée nationale est la représentation par excellence du Niger dans sa diversité et son unité, elle ne doit pas être un lieu pour exposer des querelles partisanes », a-t-il affirmé faisant allusion à ses camarades du parti, signataires de la motion de censure. Le débat sur cette motion serait un « spectacle pitoyable », a dit M. Oumarou, par ailleurs président intérimaire contesté du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), le parti présidentiel. Selon toute vraisemblance, le retrait de la motion de censure a été justifié par l’intervention, peu avant l’entame des débats, du député Adamou Djermakoye (majorité) qui a posé une question préjudicielle, informant la plénière que le Premier Ministre est attendu à Addis-Abeba où il doit représenter le Niger au sommet de l’Union africaine. Selon le député Djermakoye, le chef du gouvernement «ira défendre plusieurs dossiers de grande importance pour le Niger (…) il ne sied pas alors de le retenir autour des débats qui pourraient intervenir après ». La motion de censure a été déposé jeudi en début de soirée par douze députés tous issus du MNSD, qui a une cinquantaine de sièges sur les 88 de la majorité parlementaire. Un député du MNSD ayant requis l’anonymat a indiqué à APA, qu’après consultation au sein du parti « près de quarante députés du groupe parlementaire ont demandé le rejet de la motion ». Le député Sanda, partisan de la motion, a affirmé que « ce qui se trame au sein de notre groupe parlementaire ne m’intéresse pas ». La motion de censure est la première déposée contre le gouvernement mis en place depuis juin 2007, au lendemain du renversement par motion de l’équipe dirigée pendant sept ans par Hama Amadou, le président du MNSD. Elle est intervenue au lendemain de la demande par le gouvernement de la levée de l’immunité parlementaire de trois députés dont les noms ont été cités dans une affaire de gestion de fonds destinés à l’éducation. Ces députés sont soupçonnés d’être impliqués dans une affaire de malversations portant sur près de 2 milliards FCFA, destinés au financement de l’éducation nationale. Connu sous l’appellation «affaire MEBA », ce dossier a été à l’origine d’une motion de censure, déposée par l’opposition fin mai 2007 et voté par la majorité des députés, qui ont ainsi déposé le gouvernement dirigé pendant sept ans par Hama Amadou, président du MNSD, le parti présidentiel L’assemblée a voté en 2006, la mise en accusation de deux ministres ayant eu à gérer le ministère de l’Éducation de base et de l’alphabétisation (MEBA), Ary Ibrahim et Hamani Harouna, qui ont passé huit mois de prison dans le cadre de cette affaire.
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