Nadia Fettah Alaoui : « La ligne de crédit du FMI est une assurance pour le Maroc»

Après avoir géré un secteur du tourisme sinistré par la pandémie de Covid-19, Nadia Fettah Alaoui a été nommée ministre des Finances en octobre 2021, se retrouvant aux avant-postes de la gestion de la crise consécutive à la guerre en Ukraine, dont le souffle a atteint très sensiblement l’économie du royaume.

Perturbation de la chaîne logistique, hausse des prix des intrants et de ceux l’énergie… L’inflation explose et a même franchi le seuil symbolique de 10 % en février dernier – du jamais vu depuis trente ans. À ces crises est venue s’ajouter, en 2022, la pire sécheresse qu’ait connu le pays depuis quarante ans, fortement dépendant de l’agriculture.

« C’est la faute à pas chance, comme dirait l’autre », ironise l’ancienne directrice générale de Saham Finances. Mais, nous dit-elle, pas de quoi compromettre les ambitions du gouvernement d’Aziz Akhannouch, qui aspire à créer un million d’emplois à l’horizon 2026, et à mettre en œuvre l’ambitieuse réforme de la généralisation de la protection sociale en donnant un coup d’accélérateur aux investissements privés. Dans cet entretien réalisé le 17 juillet, la ministre des Finances nous détaille son plan d’action anticrise et les moyens déployés pour poursuivre les réformes.

Jeune Afrique : Selon la Banque centrale, les risques macroéconomiques aussi bien internes (hausse des taux d’intérêt, niveaux élevés de l’inflation…) qu’externes « appellent à la vigilance ». Faut-il encore s’inquiéter des effets de la crise sur les fondamentaux économiques du royaume ?