L’UE redemande à Mugabe de démissionner pour mettre fin à la crise

Les dirigeants de l’Union européenne réclament la démission du Président Robert Mugabe pour ouvrir la voie à un gouvernement démocratique qui œuvrera pour des réformes économiques afin que le Zimbabwe puisse bénéficier des milliards de dollars d’aide.

Publié le 27 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Cette invite à la démission fait suite aux conclusions du sommet régional largement saluées comme une approche historique par les dirigeants de la Communauté pour le Développement de l’Afrique Australe (SADC) qui ont décidé que le poste de Premier ministre soit confié, avant le 11 février, au chef du Mouvement pour le Changement Démocratique (MDC, opposition), Morgan Tsvangirai.

Des responsables au siège de l’Union européenne (UE), à Bruxelles, ont annoncé lundi que l’organisation paneuropéenne avait intensifié la pression en ajoutant 27 personnes et 36 sociétés sur la liste des sanctions contre le régime de Mugabe.

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La nouvelle Secrétaire d’Etat américaine, Hilary Clinton, a également confirmé que les Etats-Unis sont très préoccupés par le refus de Mugabe de trouver un compromis, souhaitant que l’Afrique du Sud, la puissance économique et diplomatique de la région, mette plus de pression sur le président zimbabwéen.

Au pouvoir depuis 1980, Mugabe et son parti, la ZANU-PF, ont invité l’opposition à rejoindre le gouvernement d’union tout en continuant à dire qu’ils n’hésiteraient pas à former une autre équipe gouvernementale sans l’opposition.

Les principaux protagonistes de la crise au Zimbabwe se disputent la direction des ministères clef pendant que les prix des denrées alimentaires doublent chaque jour pendant que le choléra a déjà fait environ 2900 victimes depuis son apparition en août dernier.

A l’issue du sommet de Pretoria, les 15 Etats membres de la SADC ont recommandé aux protagonistes de former un gouvernement d’union mais le MDC se dit très déçu des conclusions de ce cinquième round de négociations entre le parti au pouvoir et l’opposition sur l’accord de partage du pouvoir.

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Toutes les parties ont convenu que le poste de ministre de l’Intérieur, objet de toutes les convoitises, serait confié à la ZANU PF (au pouvoir) et au MDC (opposition) pendant six mois.

« Toutes les parties ont exprimé leur confiance au processus et se sont engagées à mettre en œuvre l’accord », a déclaré, lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet, le président en exercice de la SADC, M. Kgaleman Motlanthe, par ailleurs chef de l’Etat sud africain.

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Le MDC a aussitôt publié un communiqué suite à la déclaration de la SADC, exprimant clairement sa déception et évoquant la possibilité que l’impasse persiste car le peuple zimbabwéen est encore confronté à des questions économiques de plus en plus difficiles.

« Il est bien évident que les conclusions contenues dans le communiqué sont très loin de nos attentes », a indiqué le MDC, ajoutant que son conseil national va se réunir cette semaine pour définir la position du parti.

La signature, le 15 septembre dernier, d’un accord de partage entre le parti au pouvoir et l’opposition était considérée comme une chance d’éviter la poursuite du déclin économique qui augmenterait les flux des millions de Zimbabwéens vers les pays voisins, à la recherche de travail.

« Les ministres et vice-ministres devraient être investis le 13 février 2009 ce qui va clore le dossier sur la formation d’un gouvernement d’union, ajouté le communiqué.

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