Mali, Centrafrique, Burkina… Poutine surfe sur la crise céréalière
Lors du sommet Russie-Afrique, le chef d’État a assuré que Moscou pouvait offrir gracieusement des céréales à six pays africains, dont certains comptent parmi ses alliés.
La livraison de jusqu’à 50 000 tonnes de céréales gratuites. Voilà l’appel du pied qu’a lancé Vladimir Poutine à six pays africains (le Zimbabwe, la Somalie, l’Érythrée, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso), lors du premier jour du deuxième sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg, sur fond d’inquiétudes après la fin de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes.
« Notre pays peut remplacer les céréales ukrainiennes sur le plan commercial mais aussi sur celui [des livraisons humanitaires] à titre gracieux », a assuré le président russe dans son discours d’ouverture, affirmant que la Russie était un producteur « solide et responsable ».
Isolé sur la scène internationale depuis le lancement de son offensive militaire en Ukraine en 2022, le Kremlin peut toujours compter sur le soutien, ou la neutralité, de nombreux pays africains et ce sommet est vu comme un test diplomatique et politique pour Moscou.
Destruction d’infrastructures portuaires
Moscou a refusé de prolonger l’accord céréalier qui permettait à l’Ukraine d’exporter ses produits agricoles via la mer Noire, un texte qui contribuait à stabiliser les prix alimentaires et à écarter les risques de pénurie. Dans son discours, Vladimir Poutine a justifié sa décision en affirmant que les pays occidentaux faisaient « obstacle » aux livraisons d’engrais et de céréales russes.
Une porte-parole de l’armée ukrainienne, Natalia Goumeniouk, a, elle, accusé Moscou de vouloir « le monopole des céréales » au moment où Kiev manque de défense antiaérienne pour contrer les frappes russes sur ses infrastructures portuaires. Ces derniers jours, la Russie a tenté de rassurer sur le sujet, assurant être prête à exporter ses céréales « sans frais » vers les pays dans le besoin.
Pour Moscou et ses partenaires, « il est nécessaire de trouver des terrains d’entente, de s’expliquer […] sur des questions d’actualité, par exemple sur l’accord céréalier », a souligné Vsevolod Sviridov, expert du Centre d’études africaines de la Haute école d’économie de Moscou. De façon générale, « le cadre dans lequel la Russie et l’Afrique interagissent a profondément changé« , observe-t-il : « Donc, évidemment, il faut redéfinir [ces] relations. »
(Avec AFP)
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