L’UA s’accorde une journée de réflexion sur le Gouvernement de l’Union

Le 12ème sommet de l’Union africaine (UA), prévu début février à Addis Abeba, consacrera une journée à l’examen du projet de Gouvernement de l’Union, inscrit à l’agenda des chefs d’Etat des pays membres attendus à cette rencontre, a appris APA, de bonne source.

Publié le 27 janvier 2009 Lecture : 3 minutes.

Il s’agit d’un sous-thème du sujet principal de ce sommet dédié au développement des infrastructures en Afrique auquel l’organisation continentale accorde désormais une priorité dans le processus d’achèvement physique de l’intégration de l’Afrique.

Ce sommet est d’autant plus important que « nous passons de la réflexion à l’action sous l’angle d’exécution de projets », selon le mot du président de la Commission, Jean Ping, qui se confiait à APA dans les locaux de l’UA.

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« Nous nous orientons vers la mise en œuvre de projets concrets », a-t-il tenu à souligner, concédant néanmoins que du fait d’un concours de circonstances, la crise financière internationale s’est imposée comme un sujet dominant du fait même de sa nature systémique.

Concernant le projet de Gouvernement de l’Union, les avancées sont réelles mais « subsistent toujours des divergences » entre les pays, notamment sur la question de la souveraineté, de l’approche graduelle d’intégration, notamment les Commission économiques régionales (CER) et la feuille de route du projet.

La Commission de l’UA a hérité du dossier à l’issue du rapport d’audit réalisé depuis un an, mais M. Ping semble y voir une « quadrature du cercle », estimant que le travail demandé a été fait avec un minimum de consensus.

Lancé en juillet 2007 au 9ème sommet des chefs d’Etat à Accra au Ghana, sous le label de « Grand débat sur le Gouvernement de l’Union », le projet a, depuis lors, suivi un parcours pour le moins sinueux ponctué d’ajustements, de redéfinition et d’accommodement avant le consensus sur l’intégration rationnelle des différentes aires géographiques du continent.

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Une claire vision de l’avenir du projet avait conduit les Chefs d’Etat à recommander un Audit du Conseil exécutif et de la Commission de l’UA confié à un Comité de haut panel de personnalités éminentes conduit alors par le Nigérian Adebayo Adedeji.

Le but poursuivi à travers cet Audit était de parvenir à une rationalité institutionnelle au sein des organes de l’UA pour enfin aboutir à des propositions de gouvernement sous la houlette d’un comité ministériel à soumettre aux chefs d’Etats pour trancher.

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L’examen du projet de Gouvernement d’Union a fait l’objet de plusieurs renvois, les dirigeants africains s’accordant à chaque fois un délai supplémentaire de réflexion en vue de mieux affiner le projet et de « réduire les angles d’incertitudes », selon l’expression d’un diplomate ouest-africain en poste dans la capitale éthiopienne.

Le rapport du panel, déposé au onzième sommet de l’UA, préconisait l’appropriation du projet par les populations africaines, une rationalisation accrue des communautés économiques régionales, la popularisation des valeurs africaines et la promotion des élites entrepreneuriales ainsi que le libre déploiement des personnes et des biens à l’échelle du continent.

Si un consensus s’est très vite dégagé sur les grandes lignes du rapport d’audit, des divergences sont apparues sur sa faisabilité, notamment les domaines de compétence, le rôle des CER et l’impact du Gouvernement de l’Union sur les souverainetés respectives des 53 Etats membres.

Les points d’achoppement, examinés par le Conseil exécutif à sa 11ème session extraordinaire à Arusha en Tanzanie, faisaient l’objet d’une recommandation de transfert du dossier à un Comité de Douze Chefs d’Etats qui s’était réuni à Arusha, en Tanzanie, en vue de clarifier le concept et le contenu d’un tel gouvernement.

Le Comité des Douze Chefs d’Etat tablait sur un gouvernement d’Unions d’Etats indépendants et souverains, insistant sur le caractère graduel du processus.

La feuille de route issue des travaux d’Arusha devrait être examinée au mois de juillet dernier au sommet extraordinaire de Charm el Cheik, en Egypte, qui a finalement reporté son examen au sommet des chefs d’Etat qui s’ouvre dimanche à Addis Abeba.

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