Au Niger, Bazoum reçoit le soutien « indéfectible » de Washington, réunion à Paris
Les États-Unis et la France continuent d’apporter leur soutien au président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’État militaire. Le Niger est l’ultime pivot du dispositif antijihadiste de Paris au Sahel.
« Indéfectible soutien ». C’est ce dont a assuré, lors d’un appel téléphonique vendredi 28 juillet, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, à Mohamed Bazoum.
Le coup d’État met en péril « des centaines de millions de dollars d’aide », a prévenu Washington, précisant que les États-Unis continueraient d’œuvrer à la « pleine restauration de l’ordre constitutionnel et de la gouvernance démocratique au Niger ».
Conseil de défense à Paris
Dimanche, « un sommet spécial » de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), à laquelle appartient le Niger, se tiendra à Abuja pour évaluer la situation, avec de probables sanctions à la clé.
Ce samedi, le président français Emmanuel Macron ouvrira à 13h GMT un Conseil de défense et de sécurité nationale. Près de 1 500 soldats de la France sont actuellement déployés et travaillaient jusqu’ici avec l’armée nigérienne. Les États-Unis en comptent pour leur part environ un millier sur place.
Le Niger est l’un des derniers alliés de Paris au Sahel. Auparavant essentiellement une base de transit pour les opérations au Mali, dont la force Barkhane s’est retirée, il est le seul pays africain avec lequel la France entretient encore un partenariat dit « de combat » contre les jihadistes. Emmanuel Macron a condamné « avec la plus grande fermeté » le coup d’État et le ministère des Affaires étrangères a ajouté que la France « ne reconnaît pas les autorités » issues du putsch.
« Coup d’État pour convenance personnelle »
Le général Abdourahamane Tchiani, chef de la garde présidentielle du Niger à l’origine de la chute du président élu, s’est présenté vendredi comme le nouvel homme fort du pays. Dans un discours, il s’est alarmé de la « dégradation sécuraitaire » et s’est interrogé sur une stratégie de riposte aux groupes jihadistes excluant le Mali et le Burkina Faso.
L’entourage politique de Mohamed Bazoum dénonce pour sa part, dans une lettre ouverte adressée à Jeune Afrique, « un coup d’État pour convenance personnelle ». Reprenant chaque point du discours du général, Daouda Takoubakoye et Oumar Moussa, directeurs adjoints du cabinet de Mohamed Bazoum, ont dénoncé « des arguments puisés exclusivement dans les réseaux sociaux ».
Peu après l’intervention télévisée d’Abdourahamane Tchiani, un communiqué de la junte mettait en garde contre « toute intervention militaire étrangère », alors que « certains anciens dignitaires terrés dans des chancelleries en collaboration avec ces dernières sont dans une logique de confrontation ».
Mohamed Bazoum a passé vendredi avec sa famille sa troisième journée de séquestration dans sa résidence présidentielle. Il a pu s’entretenir au téléphone avec d’autres chefs d’État, parmi lesquels Emmanuel Macron.
(Avec AFP)
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