Au Sénégal, Ousmane Sonko de nouveau inculpé

L’opposant sénégalais a été inculpé ce 29 juillet pour appel à l’insurrection et d’autres crimes et délits qui « n’ont rien à voir » avec l’affaire de mœurs dans laquelle il a été condamné en juin.

Ousmane Sonko, ici en mars 2023 lors d’une manifestation à Dakar. © JOHN WESSELS / AFP

Publié le 29 juillet 2023 Lecture : 2 minutes.

Au lendemain de l’arrestation, le 28 juillet à Dakar, d’Ousmane Sonko, le procureur a lu samedi la liste des charges retenues à son encontre, notamment sur la base de déclarations qu’il a faites et de rassemblements auxquels il a participé depuis 2021.

Elle comprend l’appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’État, actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves et vol. « Cette arrestation n’a rien à voir avec la première procédure dans laquelle [Sonko] a été jugé par contumace », a déclaré le procureur, Abdoul Karim Diop.

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« Abus sans fin »

Ousmane Sonko a été arrêté vendredi pour avoir « volé avec violence le téléphone portable d’une femme gendarme » et pour avoir « aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt », selon le procureur.

La version que Ousmane Sonko a publiée sur les réseaux sociaux avant son arrestation est toute autre. Il a accusé des forces de sécurité présentes devant son domicile de l’avoir filmé, et a raconté avoir alors « arraché le téléphone et demandé à la personne (…) d’effacer les images qu’elle a prises », ce que cette dernière a refusé de faire. « Je demande au peuple de se tenir prêt pour faire face à ces abus sans fin », a-t-il conclu dans son message.

Condamnations

Ousmane Sonko avait été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l’état, soulignent ses avocats et des juristes. Sa condamnation a engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, qui ont fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l’opposition.

L’opposant, investi candidat à la prochaine présidentielle par son parti, a par ailleurs été condamné le 8 mai à six mois de prison avec sursis à l’issue d’un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour l’élection. Mais il n’a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.

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(Avec AFP)

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