Maître Gims annule son concert en Tunisie en soutien aux réfugiés subsahariens
Face à la crise humanitaire qui se joue à la frontière libyenne, le chanteur a tranché. Il ne se produira pas à Djerba ce vendredi 11 août.
« We need help », « Tunisia is not safe » (« Nous avons besoin d’aide », « La Tunisie n’est pas sûre »)… Voici ce que l’on peut lire sur les pancartes des ressortissants d’Afrique subsaharienne refoulés par Tunis et bloqués par Tripoli. Des images partagées en story par Maître Gims, qui, face à la politique tunisienne de contrôle de l’immigration, a décidé d’annuler son concert prévu le 11 août à Djerba, à l’occasion de l’Urban Music Fest. « Des enfants, des femmes, des hommes expulsés de la Tunisie vers la Libye, vivent dans des conditions inhumaines, a dénoncé le chanteur congolais, installé au Maroc depuis plusieurs années, sur Instagram. Je ne peux maintenir ma venue en Tunisie, prévue le 11 août prochain. Je ne sais pas où sont les solutions. Mais cette détresse est insoutenable. »
Six nouveaux corps identifiés
Depuis les affrontements du 3 juillet à Sfax, des centaines de migrants africains, dont des femmes et des enfants, sont bloqués depuis plusieurs semaines à la frontière entre la Libye et la Tunisie, après y avoir été abandonnés par les autorités tunisiennes. Selon les ONG, ces personnes ont été acheminées et abandonnées dans des zones inhospitalières près de la Libye (est) et de l’Algérie (ouest). Au total, 1 200 Africains ont été « expulsés » depuis début juillet par la police tunisienne vers ces zones désertiques, selon l’ONG Human Rights Watch. Ils n’ont ni eau potable ni nourriture, et sont bloqués dans le désert sous 40 degrés.
Le ministère libyen de l’Intérieur a annoncé ce 30 juillet que six nouveaux corps de migrants avaient été retrouvés dans le désert libyen, à la frontière avec la Tunisie. L’un a été découvert dans le lac Sebkhet el Martha, deux autres ont été identifiés près de Ras Jdir, sur la côte. Et les trois derniers, dans la région d’Al Assah. Au total, une vingtaine de cadavres ont été retrouvés à la frontière depuis début juillet. Dans un communiqué, l’ONG Médecins du monde a appelé « les autorités tunisiennes à faciliter l’accès des organisations de la société civile nationale et internationale aux zones dans lesquelles se trouvent les personnes déplacées par les forces de l’ordre », rappelant que ces dernières « se trouvent dans une situation de grande vulnérabilité ».
Depuis le début de la crise, Gims est l’un des rares artistes à s’être exprimé sur les conditions terribles dans lesquelles vivent les réfugiés subsahariens en Tunisie.
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