L’obésité, première source d’ennui sanitaire pour les femmes

Tahya, la quarantaine environ, fait son jogging quotidien au Stade olympique de Nouakchott sur conseil de son médecin.

Publié le 18 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Elle s’efforce de hâter le pas sans pour autant parvenir à courir à cause de son poids et du voile dans lequel elle se drape. « Je souffre depuis quelque temps de difficultés respiratoires, notamment quand je déploie un effort physique », a indiqué Tahya, la quarantaine, mère de famille.

Elle a ajouté, dans un entretien avec APA, que les analyses médicales ont révélé chez elle des « insuffisances dans le fonctionnement du cœur », dues à l’accumulation de graisse dans les zones avoisinantes.

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La coupable dans cette situation est toute désignée. Il s’agit de l’obésité dont les inconvénients ne sont pas, selon elle, seulement d’ordre sanitaire. « Le phénomène devient de plus en plus moche sur le plan purement esthétique et cède continuellement du terrain à la sveltesse désormais fort prisée par les hommes dans notre pays », explique-t-elle sur un ton de dépit.

Jadis, la tradition voulait qu’en Mauritanie, la belle femme fut c’est celle qui porte la plus grande quantité de chair.

D’ailleurs un adage local dit que «la femme vaut la place qu’elle occupe dans le lit ». C’est pourquoi tous les moyens étaient bons pour l’engraisser et lui donner le plus grand volume dès son plus bas âge.

Le gavage des filles était alors systématique à tel point qu’elles atteignaient leur « taille maximale dès l’âge de 10 ans ou un peu plus ».

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Cela leur permettait, au passage, de se marier rapidement. « Je n’oublierai jamais les grandes quantités de lait de vache que ma gaveuse m’obligeait à boire d’un seul coup, quitte à vomir ensuite», se souvient Tahya avec un sourire nostalgique, expliquant que cela lui rappelle ses anciennes amies d’enfance, la ‘badia’ (brousse) et la vie facile.

Avec le temps, l’évolution des mentalités aidant, et à la faveur de l’urbanisation de la population, la société mauritanienne s’est rendue compte des complications sanitaires que l’obésité provoque chez l’individu.

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La femme mauritanienne en particulier a notoirement changé de comportement en côtoyant désormais l’homme partout, que ce soit à l’école, au travail, dans la politique, le commerce etc…Et cela exige d’elle d’être plus active, plus mobile.

Evidemment, ces qualités ne sont pas évidentes pour les obèses. Le phénomène de l’obésité est aujourd’hui perçu en Mauritanie comme un véritable problème de santé publique, et a d’ailleurs fait l’objet de vastes campagnes de sensibilisation par les services sanitaires et sociaux qui ont impliqué divers supports tels les medias, les séminaires, les réunions de groupe ou encore les modules scolaires.

« Grâce au sport j’ai déjà perdu quelques kilos », se félicite Tahya qui suit parallèlement un régime alimentaire strict consistant à éviter les produits riches en lipides tels que le lait de vache ou les huiles d’origine animale.

Pour elle, c’est une rude épreuve que de s’empêcher de consommer ce qu’on aime mais la santé passe avant tout, reconnaît elle.

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