La France dépend-elle des ressources en uranium du Niger ?

Indispensable au fonctionnement des centrales nucléaires, l’approvisionnement en uranium est au cœur des préoccupations françaises après la prise du pouvoir par la junte du général Tiani.

Un ouvrier de la mine de Cominak près d’Arlit, le 8 mars 2023. © OLYMPIA DE MAISMONT/AFP

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Publié le 2 août 2023 Lecture : 2 minutes.

Au lendemain des manifestations du 30 juillet devant l’ambassade à Niamey, le président Emmanuel Macron a affirmé ne tolérer aucune atteinte contre son pays et ses intérêts. « Quiconque s’attaquerait aux ressortissants, à l’armée, aux diplomates et aux entreprises françaises verrait la France répliquer de manière immédiate et intraitable », a prévenu l’Élysée.

Au-delà des 1 500 militaires et des 500 à 600 ressortissants français sur place, Niamey représente un enjeu économique stratégique pour Paris. Avec Orano, la multinationale détenue à hauteur de 45 % par l’État français, le pays importe de l’uranium naturel du désert nigérien, indispensable au fonctionnement des centrales nucléaires de l’Hexagone.

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Diversification des sources d’approvisionnement

Première source de production et de consommation d’électricité en France, avec un parc de 56 réacteurs répartis sur l’ensemble du territoire, l’énergie nucléaire est pilotée par le groupe EDF. Si l’énergéticien français refuse de communiquer des données chiffrées sur son portefeuille d’approvisionnement, il affirme à Jeune Afrique « ne dépendre d’aucun site, d’aucune société et d’aucun pays ».

Le groupe importe chaque année 7 000 tonnes d’uranium, soit près de 10 % de la demande mondiale. Et les importations de l’uranium nigérien couvriraient entre 10 et 15 % des besoins de l’Hexagone. « Dans un souci de sécurité d’approvisionnement des centrales nucléaires, EDF maximise la diversification de ses sources géographiques et de ses fournisseurs », précise un porte-parole de la direction.

Une vigilance renforcée

Alors que des craintes ont été soulevées après le coup d’État contre Mohamed Bazoum, les centrales nucléaires françaises semblent, à ce stade, à l’abri des répercussions de la situation sécuritaire au Niger. Société chargée d’exploiter l’uranium dans le désert nigérien, Orano (ex-Areva) a affirmé poursuivre ses activités au siège à Niamey, et sur les sites opérationnels d’Arlit et d’Akokan.

Présente dans le pays depuis 50 ans à travers 3 sociétés, Cominak, Somaïr et Imouraren, la multinationale a annoncé une réorganisation adaptée au contexte actuel. « La sécurité de tous nos collaborateurs présents au Niger et de nos sites continue d’être assurée avec une vigilance renforcée », précise une communication du groupe datée du 1er août.

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