En Tunisie, le président Saïed limoge Najla Bouden
Sans explication, la cheffe du gouvernement a été remerciée, aussitôt remplacée par Ahmed Hachani, ancien cadre de la Banque centrale.
Il était un peu avant minuit, le 1er août, quand le président tunisien Kaïs Saïed a limogé la cheffe du gouvernement Najla Bouden. Elle est remplacée par un ancien haut cadre de la Banque centrale, Ahmed Hachani, auquel il a demandé de « surmonter des défis colossaux ».
Aucune explication officielle n’a été donnée mais plusieurs médias locaux ont souligné le mécontentement du président face à un certain nombre de pénuries dans le pays, en particulier de pain dans les boulangeries subventionnées par l’État.
Inconnu du grand public
Le nouveau chef de gouvernement a été cadre à la Banque centrale, et étudié à la Faculté de droit de l’Université de Tunis où Kaïs Saïed a enseigné le droit constitutionnel, a indiqué l’intéressé sur Facebook. Complètement inconnu du grand public, il a immédiatement prêté serment.
À la fin de la cérémonie, Kaïs Saïed lui a souhaité « bonne chance dans cette responsabilité » prise « dans une conjoncture spécifique ». Le président a souligné qu’ « il y a des défis colossaux qu’on doit surmonter avec une volonté solide et forte, afin de protéger notre patrie, notre État et la paix sociale ».
« Ligne rouge »
Ces derniers jours, plusieurs réunions ont eu lieu au sein du gouvernement et entre le président et des ministres autour de problèmes de pénuries de pain subventionné dans plusieurs régions. Selon des médias, Kaïs Saïed qui a récemment dit que « le pain est une ligne rouge pour les Tunisiens », redoute une réédition des émeutes du pain qui firent 150 morts en 1984 sous Habib Bourguiba.
En Tunisie, l’État centralise l’achat d’un grand nombre de produits de base (farine, sucre, semoule, café, huile de cuisson) avant de les réinjecter sur le marché à des prix abordables. Le pays affronte depuis des mois des pénuries sporadiques de ces produits, liées, selon les économistes, à l’exigence des fournisseurs d’être payés à l’avance, ce que la Tunisie a beaucoup de mal à faire.
(Avec AFP)
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