« Des manifestants ou des bandits » : à Dakar, l’attaque meurtrière d’un bus inquiète les autorités
Les autorités sénégalaises se sont gardées d’établir un lien direct entre cette agression et les protestations qui ont suivi l’incarcération d’Ousmane Sonko. Mais le ministre de l’Intérieur a fait référence à des « forces occultes » qu’il avait déjà invoquées dans un contexte quasi similaire.
Deux personnes ont été tuées le 1er août à Dakar dans une attaque à l’engin incendiaire contre le bus dans lequel elles se trouvaient. Le ministre de l’Intérieur, Antoine Abdoulaye Félix Diome, s’est gardé d’établir clairement le lien entre l’attaque du bus et la protestation contre l’incarcération de l’opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024.
Mais, présent sur place auprès de la carcasse calcinée du véhicule, il a dénoncé une volonté d’« imposer par une théorie de la pensée unique ce qu’on veut à ses autres concitoyens ». Il a fait référence à des « forces occultes » qu’il avait déjà invoquées en juin et qui étaient à l’œuvre selon lui dans un contexte de troubles provoqués par la situation judiciaire d’Ousmane Sonko.
« Des manifestants ou des bandits »
Les épisodes de troubles répétés qui ont accompagné le bras de fer entre Ousmane Sonko et le pouvoir ainsi que la justice depuis mars 2021 ont donné lieu à des émeutes, mais aussi des pillages et des attaques contre des biens publics et privés et, à plusieurs reprises, contre les transports en commun.
Selon les déclarations du chauffeur, d’un responsable de la compagnie et du ministre, le bus qui roulait mardi en direction du centre de Dakar en provenance de la banlieue s’est retrouvé bloqué par un groupe d’individus descendus d’un pont dans un quartier populaire périphérique de la capitale.
Selon le responsable de la compagnie, Mbaye Amar, ce sont « des manifestants ou des bandits » qui s’en sont pris au véhicule rempli de passagers. Le chauffeur, Abdoulaye Diop, blessé et choqué, a rapporté sur place qu’un groupe de jeunes encagoulés étaient montés dans le bus, l’avaient insulté et qu’un d’eux avait allumé un engin incendiaire improvisé qu’il avait ensuite lancé.
Protestations des partisans de Sonko
Le ministre de l’Intérieur a indiqué que les assaillants, au nombre de sept, avaient dépouillé les passagers de leur argent et de leurs téléphones portables. « Lors de cet attentat terroriste, nous avons déploré sept victimes, dont deux corps sans vie et cinq blessés graves », a-t-il par ailleurs dit dans des propos diffusés sur les réseaux sociaux, promettant que l’État pourchasserait et arrêterait les auteurs.
Le placement en détention d’Ousmane Sonko, lundi, sous différents chefs d’inculpation dont « appel à l’insurrection », ont provoqué des mouvements de protestation. Avant l’attaque de ce bus, trois morts ont été rapportées dans le sud du pays et dans la banlieue de Dakar.
(Avec AFP)
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