Legaltech : de l’urgence de développer un vivier local de talents
Face à la croissance des besoins en conseil des entreprises, il faut redoubler d’efforts dans la formation des avocats spécialistes du secteur de la tech, souligne Hyssein Mezher Ambouroue, directeur Afrique et Moyen-Orient du cabinet de recrutement Morgan Philips.
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Hyssein Mezher Ambouroue
Directeur Afrique et Moyen-Orient du cabinet de recrutement Morgan Philips.
Publié le 31 août 2023 Lecture : 2 minutes.
L’évolution du secteur de la tech et des technologies de l’information (IT) sur le continent, entraînée par la connectivité croissante et l’émergence de nouvelles start-up et de futures licornes repoussant les limites de l’innovation, positionne l’Afrique comme un acteur majeur de l’économie numérique mondiale.
Dans ce cadre, les avocats spécialistes du secteur constituent une force motrice, assurant un accompagnement et une veille régulière qui permettent aux entreprises de naviguer sereinement dans un paysage légal en constante évolution.
Muscler les formations
Considéré comme un « marché de niche » en Afrique, le secteur juridique, qui a vécu une ascension récente, doit connaître un esssor de plus en plus exponentiel. Bien que l’apport des avocats spécialisés soit crucial, le recrutement de ces professionnels peut s’avérer très complexe sur le continent.
Cette difficulté tient à l’attraction qu’exercent les grands cabinets d’avocats internationaux, dont les cinq membres du fameux « magic circle », à savoir les cabinets Clifford Chance, Linklaters, Freshfields Bruckhaus Deringer, Allen & Overy et Slaughter & May, considérés comme des « écoles » transformant la connaissance théorique acquise durant les années d’études en véritables compétences techniques et opérationnelles. À la recherche des meilleurs talents, ces structures offrent la possibilité d’entamer une carrière internationale et prometteuse.
Multiplier les partenariats entre les universités africaines et internationales
L’un des enjeux du recrutement en Afrique est la formation complète et qualifiante des diplômés. Il est capital d’introduire des formations de droit plus axées sur les différents enjeux, réels et actuels, du continent. L’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) et l’African Legal Support Facility (ALSF) contribuent à la mise en place d’une ligne directrice diversifiée afin de répondre à la forte demande de cette expertise.
Ainsi, il est indéniable que le renforcement de notre système d’études supérieures est la condition sine qua non à la préparation des prochaines générations d’avocats. Les partenariats entre les universités africaines et internationales doivent permettre d’établir une base solide pour suivre l’évolution du marché.
Rôle des « repat »
La diaspora africaine à l’international et le mouvement « repat » sont des acteurs centraux dans l’anticipation de cette forte demande. En effet, de nombreux talents juridiques africains se spécialisent dans ce domaine au sein des meilleures universités internationales et exercent déjà au sein des grandes capitales du monde. Il est essentiel de les solliciter et de les impliquer dans la structuration et dans la montée en puissance de cette expertise sur le continent.
Il est également primordial d’encourager et d’accompagner les grands cabinets et les cabinets locaux à fort potentiel à promouvoir des opportunités de carrière attractives.
En investissant dans la formation, en facilitant la collaboration entre les acteurs du secteur et en encourageant le retour des « repat », nous pouvons développer un vivier de talents à même de contribuer à la croissance de cet écosystème sur le continent.
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