Mobilisation au Cameroun pour l’annulation des textes nommant des membres du Conseil électoral
Les partis politiques et des associations de la société civile viennent de saisir concomitamment le président de la République et la Cour suprême afin d’obtenir l’annulation des textes nommant des membres du conseil électoral, Elections Cameroon (ELECAM) qu’ils accusent d’être à la solde du parti au pouvoir.
Le Social democratic front (SDF), parti-leader de l’opposition parlementaire, demande au chef de l’Etat d’annuler son décret du 30 décembre 2008 portant désignation des membres du conseil électoral de Elections Cameroon "pour violation de la loi du 29 décembre 2006 relative à la création de ELECAM".
Pour le SDF, la présence « d’éminents militants » du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) parmi les douze membres de ELECAM, dont le président Samuel Fonkam Azu’u, est « incompatible avec les fonctions qu’elles sont appelées à exercer au sein d’ELECAM".
L’Alliance des Forces progressistes (AFP) a, pour sa part, dénoncé « l’inconstitutionnalité du texte portant nomination des membres de ELECAM » et appelle,dans un communiqué, le peuple à résister « à la forfaiture » du parti au pouvoir.
Cette formation politique vient de lancer «un appel urgent» à l’ensemble de la classe politique, la société civile, les organisations syndicales et les autorités religieuses « pour une grande, mais rapide concertation afin de trouver une action appropriée pour faire reculer le pouvoir ».
De nombreux partis politiques de l’opposition s’inscrivent dans cette logique de la «dénonciation et de la résistance ».
Des associations de la société civile sont également très mobilisées pour la même cause.
C’est le cas de la Ligue pour l’éducation de la femme et de l’enfant (LEFE), pour qui la présence des militants reconnus du RDPC dans la structure dirigeante «jette le doute sur l’indépendance, la crédibilité, la neutralité et l’impartialité de ELECAM ».
Ces positions ont été rejetées par le RDPC qui soutient que la loi prévoit que ce sont «les personnes de nationalité camerounaises qui en sont membres, pour peu qu’elles fassent preuve de compétence, d’intégrité morale, d’honnêteté intellectuelle, du sens patriotique et de l’esprit de neutralité et d’impartialité ».
Et en la matière, « on se rend à l’évidence que le chef de l’Etat est respectueux de la loi », a souligné le secrétaire général du Comité central du RDPC.
Face à la levée de boucliers, le président nommé de l’ELECAM, Samuel Fonkam Azu’u, avait démissionné la semaine dernière du bureau politique du RDPC (parti au pouvoir).
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