Yayi Boni mis en garde contre tout dérapage du processus démocratique en cours au Bénin
La présidente de la Haute Cour de Justice du Bénin, Mme Clotilde Médégan, a mis en garde le chef de l’Etat béninois, Yayi Boni, contre tout dérapage du processus démocratique en cours au Bénin depuis février 1990.
« Les avancées que le peuple a accomplies sur la voie de la démocratie ne doivent pas être tenues pour des acquis irréversibles », a dit Mme Clotilde Médégan lors de sa présentation de vœux de nouvel an au chef de l’Etat béninois.
Pour Mme Médégan, « le péril de la déception voire de la trahison des élites politiques, de la négation absolue du respect de la loi et des règles de droit, péché irrémissible dans un Etat de droit, menace de faire péricliter, annihiler, tous les efforts et les progrès dont nous nous targuons si fièrement et en raison desquels la communauté internationale nous cite comme modèle ».
« Les causes de ce désastre, il faut oser le dire, ne sont que l’indifférence, le contentement récréatif, la pusillanimité coupable et par-dessus tout le manque d’élévation d’esprit imputables à chaque citoyen à des degrés divers », a-t-elle déploré.
«Il nous faut nous ressaisir pour que Dieu nous préserve des suites néfastes de ces maux ! », a-t-elle dit, appelant les Béninois à la préservation des acquis démocratiques.
« Je voudrais en appeler, encore une fois, au sens du devoir, au dévouement de l’élite politique et à la veille vigilante du citoyen, car pour préserver les acquis, il faut y travailler et il faut que chaque citoyen exige constamment leur maintien», a-t-elle demandé.
La Haute Cour de Justice est compétente pour juger le président de la République et les membres du gouvernement en raison de faits qualifiés de « haute trahison, d’infractions commises dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions ainsi que pour juger leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l’Etat ».
La décision de poursuite puis la mise en accusation du Président de la République et des membres du gouvernement est votée à la majorité des deux tiers des députés composant l’Assemblée nationale, selon la procédure prévue par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
L’instruction est menée par les magistrats de la chambre d’accusation de la Cour d’Appel, ayant juridiction sur le lieu du siège de l’Assemblée nationale.
Le Président de la République et les membres du gouvernement sont suspendus de leurs fonctions en cas de « mise en accusation pour haute trahison, outrage à l’Assemblée nationale et toute atteinte à l’honneur et à la probité ».
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