En Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra s’ouvre la voie vers un nouveau mandat
Selon les résultats provisoires publiés ce 6 août, le « oui » l’a largement emporté lors du référendum constitutionnel organisé le 30 juillet dernier. Le président centrafricain peut donc maintenant se représenter.
Le suspense n’en était pas un : ce 6 août, l’Autorité nationale des élections (ANE) a rendu publics les résultats – toujours provisoires puisqu’ils doivent encore être validés sous quinze jours par la Cour constitutionnelle – du référendum constitutionnel du 30 juillet dernier. Le « oui » en faveur du nouveau projet de Constitution initié par Faustin-Archange Touadéra a recueilli 95,21 % des suffrages.
Une « mascarade » et des mercenaires
Selon l’ANE, 1 134 953 Centrafricains se sont rendus aux urnes, soit un taux de participation de 58,22 %. Des chiffres d’ores et déjà très contestés par l’opposition, qui estime quant à elle que les électeurs ne se sont pas déplacés et avance une participation de l’ordre de « 10 % à 13 % ». Certains opposants ajoutent que les bulletins « non » étaient tout simplement introuvables dans certains bureaux de vote.
Le président Faustin-Archange Touadéra et ses équipes, notamment le vice-président de l’Assemblée nationale, Évariste Ngamana, et le ministre Pascal Bida Koyagbélé, avaient fait appel aux mercenaires de Wagner pour les aider à organiser et à sécuriser le scrutin. Dans les semaines précédant le vote, les Russes Dmitri Sytyi et Vitali Perfilev avaient ainsi été aperçus en train de diriger certaines opérations.
Le jour même du référendum, plusieurs centaines de mercenaires de Wagner avaient quant à eux pris position au niveau des bureaux de vote. « Mascarade », comme le dénonce l’opposition, ou plébiscite, comme l’affirment les partisans du chef de l’État ? Avec ce vote contesté, ce dernier s’est en tout cas ouvert la voie vers un nouveau mandat.
Une Constitution sur mesure
Le texte qui était soumis au vote et qui devrait prochainement être adopté prévoit notamment la prolongation de la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, la suppression de la limitation du nombre de ces mandats, et l’exclusion des citoyens possédant la double nationalité de la course à la magistrature suprême.
Cette dernière disposition tombe à pic : l’opposant jugé le plus dangereux par le clan Touadéra n’est autre qu’Anicet Georges Dologuélé. Aujourd’hui en exil en France, celui-ci n’a jamais fait mystère de posséder, en plus de la centrafricaine, une nationalité française. La prochaine présidentielle ne doit avoir lieu qu’en 2025, mais les grandes manœuvres sont déjà bien avancées.
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