Les coupeurs de route sont de plus en plus audacieux

  Le phénomène des coupeurs de route a pris une nouvelle tournure au Cameroun, après l’attaque, lundi dernier dans la localité de Belel Dibbi dans la région (province) de l’Adamaoua, d’un convoi de véhicules escortés par des éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée, faisant 7 morts et 9 blessés.

Publié le 3 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

En effet, jusque-là régulièrement signalées essentiellement dans les régions septentrionales du pays, les attaques audacieuses n’épargnent pratiquement plus aucune zone, les forces de sécurités étant désormais des cibles privilégiées qui ont, ces derniers mois, subi des pertes matérielles et humaines.

Dans la nuit du 29 au 30 octobre 2008, les coupeurs de route ont sévi à l’entrée principale de la capitale, Yaoundé, braquant des dizaines de véhicules et délestant leurs occupants de leurs biens avant de fondre dans la nature.

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L’année qui vient de s’achever a ainsi été ponctuée au Cameroun de razzias, de prises d’otages (éleveurs et cultivateurs) contre fortes rançons, ou, à défaut, des exécutions. E

n tournée dans le nord du Cameroun, le secrétaire d’Etat à la Défense en charge de la gendarmerie, Jean Baptiste Bokam, à la suite de plusieurs autres plaintes restées sans suite, n’est pas allé par quatre chemins pour accuser des chefs traditionnels d’être des «complices» de ce phénomène.

Dans cette zone frontalière avec la République centrafricaine (RCA) et le Nigeria, les forces de défense ont souvent pointé du doigt ces dignitaires d’entretenir ou de couvrir ces bandes de grands bandits.

Pierre Célestin Medou, un chauffeur de camion qui se rendait en RCA pour la livraison de vivres et de matériels appartenant à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), a ainsi été capturé et détenu pendant 8 mois.

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«Ces malfrats ont avoué, à la soixantaine d’otages camerounais, centrafricains, nigérians, tchadiens et soudanais que nous étions, qu’ils sont des rebelles frustrés parce qu’abandonnés par le président Bozizé qu’ils disent avoir aidé à accéder au pouvoir ».

Pour Pierre Célestin Medou, qui a réussi à s’enfuir lors d’un assaut subit de villageois excédés contre les braqueurs qui se recrutent aujourd’hui aussi bien au Cameroun, qu’en RCA ou au Tchad, ces gens, bien organisés, sont équipés d’armes sophistiquées (Kalachnikovs, lance-roquettes, grenades) et vivent dans des camps en pleine savane.

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Pour beaucoup d’observateurs, l’insuccès des opérations menées jusque-là contre les coupeurs de route est dû à la porosité des frontières, à l’instabilité de certains pays et surtout au manque de politique sous-régionale pour mettre un terme à ce phénomène. Au Cameroun, le gouvernement a mis en place le BIR dont les résultats restent mitigés.

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