Au Mali, les tensions entre la CMA et la junte d’Assimi Goïta s’accentuent

L’ex-rébellion touareg Coordination des mouvements de l’Azawad impute à l’armée malienne et au groupe paramilitaire russe Wagner une attaque, menée le 4 août, qui a fait deux morts parmi ses hommes. Un « acte odieusement prémédité » selon elle.

Des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le 28 août 2022. © SOULEYMANE AG ANARA / AFP

Publié le 8 août 2023 Lecture : 2 minutes.

L’ex-rébellion touareg dans le nord du Mali a accusé le 7 août l’armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner d’avoir mené une attaque vendredi 4 août contre l’une de ses bases, dans laquelle deux de ses hommes ont été tués.

« Après récupération des informations avec preuves tangibles, la CMA [Coordination des mouvements de l’Azawad, ex-rébellion] est en mesure d’affirmer que cette attaque a été menée par les Forces armées maliennes et leurs supplétifs de Wagner », affirme la CMA dans un communiqué transmis lundi 7 août.

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La junte au pouvoir au Mali depuis 2020 s’est détournée de la France pour se tourner politiquement et militairement vers la Russie. Elle dément la présence de Wagner et parle d’instructeurs de l’armée russe déployés au nom d’une coopération d’État à État. L’ex-rébellion avait rapporté le 4 août avoir été attaquée le même jour à Foïta (nord) par « des hommes armés à bord de trois véhicules », sans préciser qui ils étaient. Elle a fustigé lundi un « acte odieusement prémédité » et « conclu qu’il s’agit d’une remise en cause délibérée du cessez-le-feu du 23 mai 2014 et des arrangements sécuritaires » conclu entre Bamako et les ex-rebelles.

« Attitude belliqueuse du gouvernement »

La CMA « dénonce une fois de plus l’attitude belliqueuse du gouvernement [malien] et prend la médiation internationale à témoin des conséquences que pourrait engendrer cette attitude de va-t-en-guerre ».

Depuis plusieurs mois, les relations entre Bamako et l’ancienne rébellion se sont tendues, menaçant l’accord de paix signé sous l’égide d’Alger en 2015. En décembre 2022, l’ex-rébellion avait annoncé suspendre sa participation à cet accord, puis déclaré en avril 2023 qu’il n’y avait « aucun moyen de construire un avenir commun » avec Bamako. Cet accord, qui prévoit notamment des mesures de décentralisation et l’intégration d’ex-rebelles dans l’armée nationale, n’est que très peu mis en œuvre. Contrairement aux Touaregs, les groupes djihadistes ont eux continué le combat contre l’État malien, plongeant le pays dans une crise profonde sécuritaire et politique.

(Avec AFP)

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