Décès de l’icône de la lutte anti-apartheid, Helen Suzman, à 91 ans

APA-Le Cap (Afrique du Sud) L’une des personnalités politiques les plus emblématiques d’Afrique du Sud dans la lutte anti-apartheid, Mme Helen Suzman, est décédée jeudi à Johannesburg à l’âge de 91 ans, a appris APA auprès de sa famille.

Publié le 1 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Mme Suzman est décédée paisiblement jeudi matin à son domicile à Johannesburg, a indiqué sa fille Frances Jowell, ajoutant que les autres membres de la famille sont attendus au domicile de la défunte. Helen Suzman a occupé une place spéciale dans l’histoire de l’Afrique du Sud. Elle est généralement reconnue comme le député qui s’était farouchement opposée aux politiques d’apartheid quand le Nationalist Party (NP, alors au pouvoir) était au sommet de sa puissance. Fille d’un couple d’immigrants, Mme Suzman est née le 7 novembre 1917 à Germiston, dans la province de Gauteng. Elle obtient son diplôme en économie en 1933 à Parktown Convent, à Johannesburg, où un jardin de roses a été aménagé en 2003 pour consacrer, 70 ans plus tard, « son combat éternel pour la justice et les droits de l’homme pour tous les Sud Africains, sans exception ». En 1945, elle est devient professeur et maître de conférences en histoire économique à l’Université de Witwatersrand; poste qu’elle a occupé jusqu’en 1953 quand elle remporta un siège à l’Assemblée nationale sous les couleurs de l’opposition, le United Party (UP) dans la circonscription de Houghton. Pendant 13 ans (1961-1974), elle a été la seule représentante du Parti progressiste libéral (LPP, opposition) au parlement sud africain. Au cours de sa carrière parlementaire, elle s’est révélée comme le député le plus coriace sous l’ère de l’apartheid et la bête noire du Nationalist Party; ce lui avait valu le sobriquet de « grillon du roncier ». Elle a continué son combat, même en dehors de la scène officielle de la politique, attribuant les qualificatifs de « mauvaise humeur, furieux débatteur et tyran » à Peter Botha (président sud africain pendant l’apartheid), après sa mort à l’âge de 90 ans, en octobre 2006. Pour lui rendre hommage, plusieurs universités de renommée, notamment Oxford, Cambridge, Columbia (New York), Harvard, Witwatersrand et Le Cap (Afrique du Sud) lui avaient décerné des doctorats honorifiques. Elle a également reçu le titre honorifique de membre de la London School of Economics. Mme Suzman a été deux fois nominée pour le Prix Nobel de la paix et de la chancellerie de l’Université de Witwatersrand. En 1978, elle reçoit le Prix des Nations Unies pour les droits de l’homme, avant d’être honorée en mars 2005 lors d’une exposition retraçant sa vie et son œuvre à travers des films, des écrits et la photographie au Musée juif d’Afrique du Sud. Selon la fille de Mme Suzman, l’enterrement aura lieu ce week-end et des funérailles seront organisées en février prochain.

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