Élections en RDC : une dernière ligne droite semée d’embûches

À Kinshasa et à travers toute la RDC, la course contre la montre est lancée. Afin d’éviter un glissement, les organisateurs des élections vont tenter de valider à marche forcée les multiples étapes qui doivent emmener le pays vers les élections générales. Mais les obstacles sont légion.

Félix Tshisekedi devra résoudre le grand casse-tête électoral d’ici à la fin de l’année. © Damien Glez

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Publié le 9 août 2023 Lecture : 2 minutes.

Dans le grand barnum que constitue l’organisation des élections générales congolaises prévues en décembre prochain, chaque phase est une gageure. Les deadlines des requis d’étape se succèdent à un rythme soutenu, chaque grain de sable pouvant gripper une machine électorale sur laquelle plane l’épée de Damoclès d’un éventuel « glissement » de triste mémoire. Or, à la mi-juillet, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait été obligée d’annoncer une prolongation de sept jours du délai consacré au dépôt des candidatures aux postes de députés nationaux…

Ainsi en allait-il d’un paradoxe tout congolais : l’immense RDC, qui compte 910 partis politiques autorisés à fonctionner, enregistrait alors un déficit de candidats dans certaines zones. En ce début du mois d’août, à moins de vingt semaines du couperet électoral, le pouvoir tient cependant à réaffirmer que les scrutins se tiendront à la date prévue. Absorbé serait le report de la mi-juillet, 24 802 candidats de cinq partis et d’une trentaine de regroupements ayant été homologués pour le sprint consacré à la députation nationale. Avec, en moyenne, une cinquantaine de candidatures pour un siège, le taux est inédit depuis les élections de 2006.

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Processus titanesque

Le président de la Céni ne risque pas pour autant de s’endormir sur ses lauriers. Car les élections couplées offrent de multiples facettes. Avant même d’évaluer les risques sécuritaires ou de jauger le casting du scrutin phare – la présidentielle –, Denis Kadima Kazadi procédait, le 2 août dernier, à la convocation de l’électorat pour les élections des députés provinciaux et des conseillers communaux. Pour les premiers sont anticipés près de 50 000 candidats. Pour les seconds, incarnation ultime de la démocratie locale, il s’agira de mettre fin à une disette électorale de plus de trois décennies.

Dans le processus titanesque qui devrait conduire au rendez-vous historique du 20 décembre, l’accent est mis sur la participation souhaitée des jeunes et des femmes dans la gestion de la cité…. Quand les candidatures aux élections locales seront connues, les yeux se braqueront immanquablement sur les présidentiables, qui, déjà, sortent peu à peu du bois, comme le chef de l’État, Félix Tshisekedi, Hortense Kavuo, Marie-Josée Ifoku, Moïse Katumbi, Christian Mambu Ma Binkubula ou encore Matata Ponyo Mapon, qui, lui, a déjà présenté son programme.

Si Martin Fayulu ne revenait pas sur son boycott, la dernière inconnue de l’équation pourrait être la position du Prix Nobel de la paix Denis Mukwege. Un regroupement politique qui se réclame de lui a déjà déposé une liste pour les législatives. Au sein du compte à rebours congolais, qui se poursuit, chacun à son propre calendrier…

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