Le parti au pouvoir au Cameroun continuera de contrôler les élections

Le nouvel organe en charge de la gestion des scrutins, réputé «indépendant» de par ses textes de création, compte en effet en son sein Mmes Dorothy Limunga Njeuma et Cécile Bomba Nkolo, membres du bureau politique de cette formation.

Il y a également Samuel Fonkam Azu’u, président du Conseil et non moins secrétaire général adjoint de l’Assemblée nationale, Abdoulaye Babale et Mme Sadou Daoudou née Lady Bawa.

Ces actes sont en totale contradiction avec les dispositions fondatrices d’ELECAM, qui indiquent entre autres que les membres du Conseil électoral sont choisis parmi des personnalités de nationalité camerounaise, reconnues pour leur «leur esprit de neutralité et d’impartialité».

Les mêmes textes précisent que «les fonctions de président, de vice-président et de membre du Conseil électoral sont incompatibles avec les fonctions ou la qualité de : membre d’un parti politique ou d’un groupe de soutien à un parti politique, à une liste de candidats ou à un candidat».

Le secrétaire général adjoint du comité central du RDPC, Grégoire Owona, joint au téléphone par APA, n’a pas souhaité commenter ce décret du président Biya, également leader du RDPC.

Au titre de la société civile, le Conseil électoral du Cameroun compte aussi Justin Ebanga Ewodo, vice-président du Conseil, ancien bâtonnier de l’Ordre national des avocats et que certains disent proche du parti au pouvoir, et le pasteur Dieudonné Massi Gams, secrétaire général de l’Eglise presbytérienne du Cameroun (EPC). ELECAM a été créée en décembre 2006 pour remplacer l’Observation national des élections (ONEL), placé sous la supervision du ministère de l’Administration territoriale et qui avait un simple rôle consultatif.