Des ressortissants de Kédougou en France condamnent les émeutes dans leur région
Des ressortissants de la région de Kédougou (Sud-Est du Sénégal) en France ont fermement condamné à Paris, les violentes émeutes qui se sont déroulées le 23 décembre dernier dans leur ville.
« C’est avec stupeur et tristesse que nous avons appris les évènements tragiques qui se sont déroulés dans notre ville et région, Nous condamnons sans réserve la violence d’Etat exercée les populations et en particulier, contre nos jeunes frères et sœurs », a déclaré leur porte-parole, Aly Ndiaye, au cours d’une réunion publique.
Ce dernier dit ne pas comprendre l’acharnement des forces de l’ordre sur les jeunes manifestants qui n’ont eu « pour seul tort que de réclamer, de manière pacifique, des revendications légitimes ». « Les revendications des jeunes sont pertinentes et plus que légitimes. Les populations de Kédougou se trouvent dans une situation de dénuement total et de quasi inexistence d’infrastructures », fait remarquer M. Ndiaye pour qui celles-ci ne peuvent pas continuer à assister inactives à la « spoliation » de leurs terres.
« C’est totalement excédée et désespérée que la jeunesse de Kédougou, qui avait alerté maintes fois les autorités, a exprimé son ras-le-bol devant la confiscation et l’affectation de leur patrimoine foncier à des étrangers, dans des conditions aussi nébuleuses qu’illégales, comme l’illustre l’attribution d’une concession de 80. 000 hectares à Monsieur Raoul, un ressortissant espagnol », précise t-il.
Pour lui, les natifs de Kédougou « en ont marre de voir les immenses ressources minières de la région, comme l’or de Sabodala, leur passer sous le nez sans qu’elles n’en profitent », alors que dans le même temps, « la jeunesse sombre dans la pauvreté et le chômage ».
Forts de ce constat, ces ressortissants appellent les autorités sénégalaises à tout mettre en œuvre dans les meilleurs délais afin de « prendre en charge leurs aspirations au bien être et leur droit à bénéficier des terres et des retombées économiques de l’exploitation de leur sous-sol ».
Ils appellent aussi l’Etat du Sénégal à « rompre avec la stratégie de tension » et à mettre un terme « à la traque des jeunes » mais aussi à « ouvrir, sans délais, une enquête indépendante pour situer les responsabilités quant aux morts officiellement reconnus ».
Toutefois, ils ont tenu à préciser que la responsabilité de l’Etat est engagée dans cette affaire en ce sens que « les autorités ont refusé d’autoriser la marche qui, à l’origine était pacifique ».
C’est ainsi qu’ils se sont attachés les services de l’avocat, Me Sidika Kaba, ancien président de la FIDH pour défendre tous ceux qui ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire.
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