L’après Conté inquiète les Guinéens de Côte d’Ivoire

La diaspora guinéenne vivant en Côte d’Ivoire, a exprimé dans un entretien accordé à APA son inquiétude après l’annonce par des militaires de la dissolution des institutions de la république peu après le décès du président Lansana Conté survenu le lundi soir.

Publié le 25 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

«Je suis attristé et ému comme tous les compatriotes guinéens en apprenant la mort de notre président. Aujourd’hui, tous les Guinéens de l’intérieur comme de l’extérieur s’interrogent sur le sort qu’ Allah le Tout Puissant réserve au peuple de Guinée », a déclaré Mamadou Dia, président des Guinéens d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne.

Nous sommes persuadés, a-t-il poursuivi, que le destin des peuples et des nations est dans la main d’Allah. "C’est la source de notre inquiétude après la disparition du président Lansana Conté". «Comme tout être humain, chacun de nous a ses qualités et ses défauts » a-t-il indiqué en guise d’esquisse de bilan du défunt président, estimant "qu’il est vaste, notamment sur le plan économique qui "n’a pas été à la hauteur de nos attentes".

la suite après cette publicité

Selon lui, Lansana Conté a hérité d’un fardeau à la mort en 1984 de Sékou Touré, le "père de l’indépendance de la Guinée" en 1984.

«Les structures industrielles n’existaient pas. Nous vivions dans un régime révolutionnaire où tous les intellectuels de la diaspora ont quitté la Guinée » a regretté le président des Guinéens de Côte d’Ivoire. «Malheureusement beaucoup d’hommes qui n’étaient pas des intellectuels ont dit non au général De Gaulle.

Pour eux il fallait travailler sans l’Occident. Ce fut le premier couac » a-t-il commenté.

Deuxièment, a poursuivi M. Dia « la monnaie guinéenne a été un véritable couac pour la Guinée. Lorsqu’un pays a une monnaie qui n’est pas convertible, il est difficile de travailler avec l’extérieur ». Mamadou Dia s’est également voulu légaliste à propos du coup de force des militaires guinéens dès l’annonce de la mort du président Lanssana Conté. «Je suis légaliste. Il y a eu une loi fondamentale pendant la deuxième république qui stipule que c’est le président de l’Assemblée nationale qui devrait assurer l’intérim du président défunt ou absent », a-t-il rappelé.

la suite après cette publicité

«Le pays est corrompu. C’est la réalité » a-t-il déploré soulignant que « les Guinéens ne travaillent pas. Nous nous ne faisons que du commerce, des trocs, c’est-à-dire que nous vendons les produits des autres. La valeur ajoutée ne vient pas de la Guinée ». «Si l’administration n’est pas organisée au niveau de la douane, les régies financières ne peuvent pas avoir de l’argent. Tous ces problèmes font que les jeunes se révoltent parce qu’il y a la misère », a conclu Mamadou Dia.

Le président guinéen Lansana Conté est mort lundi soir, des suites d’une longue maladie après 24 ans d’un pouvoir sans partage. Il laisse derrière lui une Guinée minée par plusieurs maux dont la corruption, la pauvreté, l’inflation, le chômage et un pays contraint d’importer de la nourriture.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires