L’Universitaire Boubacar Barry insiste sur une transition démocratique
La priorité en Guinée doit être accordée à la conduite d’une transition démocratique, a confié à APA l’historien d’origine guinéenne Boubacar Barry, enseignant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
’’Plus tôt la Guinée va s’inscrire dans un processus politique devant aboutir à une transition démocratique, mieux ce sera pour le pays’’, a-t-il soutenu, en ajoutant que ‘’c’est le déficit démocratique traîné par ce pays depuis une cinquantaine d’années que les Guinéens payent aujourd’hui très cher’’
’’Tout régime politique qui, aujourd’hui en Guinée, va tenter de résoudre les problèmes économiques avant les problèmes politiques va échouer’’, a affirmé l’historien selon qui c’est ce que n’avait pas compris l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté appelé aux affaires après un long bras de fer entre les syndicats et le président Conté M. Kouyaté qui avait tout de suite après son installation entamé la mise en œuvre de réformes économiques, avait ensuite été limogé de façon ‘’inattendue’’ par le défunt président qui a ainsi semblé vouloir reprendre la main face aux contestations de son pouvoir.
Selon Boubacar Barry, Lansana Kouyaté n’avait pas compris que la conduite d’une transition démocratique était prioritaire par rapport à la mise en œuvre de mesures économiques consistant notamment à la fourniture de services sociaux de base, par exemple Appelé à analyser l’annonce des putschistes qui ont indiqué qu’ils vont travailler pour l’organisation d’élections libres et démocratiques d’ici fin 2010, M. Barry a indiqué que tout dépendra des délais et du fait de savoir si ceux qui se réclament du pouvoir à Conakry respecteront leur parole.
En particulier, ’’il faudrait qu’ils expliquent pourquoi ils se donnent un délai aussi long alors que les législatives étaient prévues pour se tenir tout prochainement’’, a-t-il relevé avant d’ajouter qu’il est à se demander s’il s’agit d’un ralentissement ou d’une accélération du processus démocratique.
Prié de dire s’il est possible de penser que les miliaires qui semblent détenir le pouvoir en Guinée suivent l’exemple du président Amadou Toumani Touré, venu des rangs de l’armée pour conduire le Mali vers des élections ‘’libres et démocratiques’’, M. Barry répondu que ’’chaque situation historique a ses propres solutions’’
‘’La situation en Guinée est différente, et de plus il existe des différences fondamentales entre l’histoire des deux pays du fait de leur histoire récente’’, a –t-il expliqué, soutenant que ‘’tous les scénarios sont possibles’’.
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