La CEDEAO demande à l’Armée de permettre une transition constitutionnelle du pouvoir
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) dont le siège est à Abuja a vivement condamné mardi la tentative de coup d’Etat, consécutive au décès du président guinéen Lansana Conté et a invité l’Armée de ce pays de permettre une transition constitutionnelle du pouvoir.
Publié le 23 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.
« La CEDEAO a appris avec consternation la nouvelle du coup d’Etat intervenu en Guinée. Elle condamne la prise de pouvoir anticonstitutionnelle et demande à l’Armée de permettre une transition constitutionnelle du pouvoir (…) », a indiqué à Dakar Adrienne Diop, commissaire de la CEDEAO, au Développement humain et au Genre.
« La CEDEAO va continuer à travailler avec le gouvernement de la Guinée pour le rétablissement de l’État de droit et la consolidation de la démocratie », a t-elle ajoutée lors d’une conférence de presse à Dakar. Dans un communiqué rendu public ce mardi, le président de la Commission de la CEDEAO, le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, déclare que « la Guinée sera automatiquement suspendue de la CEDEAO si le coup d’Etat se confirme », qualifiant la nouvelle situation de la Guinée de « revers grave » dans la démocratisation. La CEDEAO, qui compte 15 pays membres, accorde « une tolérance zéro à tout régime qui accède au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels », a-t-elle martelé, estimant qu’entre la CEDEAO et l’Union Africaine il n’y a aucune dichotomie sur les moyens d’accession au pouvoir.
Le CNDD, groupe de militaires a annoncé mardi la suspension des institutions en Guinée, après la mort du président Lansana Conté, invitant les autorités militaires et gouvernementales à se rendre, pour leur sécurité, dans le camp militaire Alpha Yaya, située dans la banlieue de Conakry. Cet appel du Conseil national de la démocratie et du développement (CNDD), diffusé par la radio nationale, intervient peu après la diffusion tôt le mardi d’un communiqué par des officiers suspendant les institutions républicaines.
Le capitaine Moussa Dabiss Camara, qui a lu le communiqué serait un cadre de l’intendance militaire. Il est originaire de la Guinée forestière et a effectué plusieurs stages de formation en Allemagne. Le camp Alpha Yaya qui abrite la base du Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA) a été l’épicentre de la mutinerie qui a éclaté au sein de l’armée guinéenne en 2007 et en 2008. Pour le moment le président de l’Assemblée nationale Aboubacar Somparé, qui selon la constitution devait assurer l’intérim de la présidence de la république, et le Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré, seraient introuvables.
Le président Conté, arrivé au pouvoir après un coup d’état survenu une semaine après la mort du président Sékou Touré en 1984, est décédé lundi des suites d’une longue maladie.
